La tour et l’amour d’Eiffel devant la caméra de Martin Bourboulon

La tour et l’amour d’Eiffel devant la caméra de Martin Bourboulon

En se basant sur des faits historiques, Martin Bourboulon nous fait revivre, à grand renfort d’effets spéciaux, la construction de la tour Eiffel. Avec en toile de fond une romance entre le célèbre ingénieur et son amour de jeunesse.

En vue de l’Exposition universelle organisée à Paris en 1889, le gouvernement français demande à Gustave Eiffel (Romain Duris) de créer un monument spectaculaire. Mais l’ingénieur, qui vient de travailler sur la construction de la statue de la Liberté, n’a en tête que le projet de métropolitain. La rencontre inattendue avec une femme qu’il a aimée trente ans plus tôt, la belle Adrienne Bourgès (Emma Mackey), le bouleverse et le décide à se consacrer à un projet pharaonique, parsemé d’embûches : la construction d’une tour de 300 mètres en plein Paris.

Dans Eiffel, Martin Bourboulon raconte l’édification du monument le plus emblématique de la capitale française, avec en parallèle la romance entre Gustave Eiffel et Adrienne Bourgès, une femme qu’il a failli épouser au début de sa carrière, quand il avait 29 ans.

 « Tout le travail au scénario, puis à la réalisation et au montage, a consisté à veiller à ce que ces deux histoires se nourrissent l’une de l’autre en permanence, tout en respectant les balises de la réalité, explique le cinéaste.  La force du cinéma tient dans sa capacité à se glisser dans ce que l’histoire ne dit pas et à offrir une matière romanesque puissante en développant une hypothèse : Eiffel aurait décidé de construire cette tour dont il ne 
voulait pas au départ, dans un geste d’amour pour Adrienne
. »

« Au départ, l’ingénieur ne voulait absolument pas participer à l’Exposition universelle de 1889, avant de changer d’avis, de façon inexpliquée du jour au lendemain, pour construire sa tour », précise la scénariste, Caroline Bongrand.

Martin Bourboulon a évité l’écueil du biopic qui aurait collé de manière trop académique à la vie du personnage. Si l’histoire d’amour romanesque est fondée sur des hypothèses, elle est en tout cas plausible, et elle donne un vrai souffle au film. Adrienne apparaît comme une sorte de muse pour l’ingénieur, et on retrouve dans la tour Eiffel la forme de A qui pourrait faire référence à la première lettre du prénom de la jeune femme. 

Pour se rapprocher le plus possible de la réalité historique, de nombreux documents ont été consultés et des historiens ont été sollicités. Les décors et les costumes, superbes, nous replongent dans l’atmosphère de la fin du XIXe siècle en France. Grâce aux effets spéciaux, les séquences de construction de la « dame de fer » sont impressionnantes et donnent le vertige. 

Les acteurs sont convaincants, avec notamment Romain Duris qui incarne cet homme fonceur et déterminé, tout en sachant rester proche de ses ouvriers. Moins connue du public français, l’actrice franco-britannique Emma Mackey interprète Adrienne, et Pierre Deladonchamps joue le rôle de son mari, Antoine de Restac.

Le scénario s’appuie sur un récit construit en flashbacks qui donne du rythme au film. L’histoire d’amour et celle de l’édification du célèbre monument s’entremêlent habilement. La lumière, splendide, et la musique, signée Alexandre Desplat, contribuent également à la réussite de ce film à grand spectacle.

Pierre-Yves Roger

Fiche technique
Eiffel de Martin Bourboulon (France, 1h48)
Avec Romain Duris, Emma Mackey, Pierre Deladonchamps...
Sortie française : 13 octobre 2021