Nadia butterfly & Les faux tatouages : le cinéma de Pascal Plante en dvd

Nadia butterfly & Les faux tatouages : le cinéma de Pascal Plante en dvd

Les nouveaux talents du cinéma canadien et plus spécifiquement québécois brillent particulièrement en ce moment, avec par exemple Kuessipan de Myriam Verreault sorti le 7 juillet (et déjà disponible en dvd), La Déesse des mouches à feu de Anaïs Barbeau-Lavalette qui justement sort en France ce 10 novembre, Souterrain de Sophie Dupuis à venir le 26 janvier 2022 (et prochainement Beans de Tracey Deer, Le Club Vinland de Benoit Pilon, Sam de Yan England…)

Loin devant eux il y a eu surtout cette année Nadia, butterfly de Pascal Plante sorti dans nos salles le 4 août (juste après l’obligation du pass sanitaire obligatoire) un peu trop discrètement : c’était en fait l’unique film canadien dans la sélection « Cannes 2020 », ce festival de Cannes ayant été annulé le film avait du coup manqué du rayonement de la croisette. Une séance de rattrapage s’impose avec la sortie du film dans une édition dvd unique : c’est en fait un double-dvd avec à la fois Nadia, butterfly et aussi Les faux tatouages le premier film de Pascal Plante. Donc l’occasion de voir et revoir ces deux oeuvres de Pascal Plante, qui tout comme tout comme ses compatriotes Jean-Marc Vallée ou Denis Villeneuve est appellé à devenir un furtur grand cinéaste…

Nadia, butterfly :

A 23 ans, Nadia prend la décision controversée de se retirer de la natation professionnelle et de s’affranchir d’une vie de sacrifices. Après une dernière course, les excès cachés du Village Olympique offriront à Nadia un premier souffle de liberté. Mais à mesure qu’elle plonge dans l’inconnu, les doutes surgissent : qui est-elle réellement ?

L’ambition de ce projet est remarquable : reconstituer dès 2019 les coulisses des Jeux Olympiques de Tokyo avant que l’évènement se déroule pour de vrai bien plus tard en 2021 (dans le film les gradins des piscines sont remplis de spectateurs alors que plus tard à cause du Covid19 ça a eu lieu dans des stades vides), avec des actrices qui sont en fait de véritables nageuses de haut-niveau dont Katerine Savard qui est une championne médaillée olympique (et qui participa après le film aux JO de Tokyo). Tout semble authentique et très détaillé mais le personnage principal de Nadia est bien totalement fictif, même si comme Katerine Savard il y a la question de prendre sa retraite sportive et de quitter l’univers du sport de compétition. Dans le film on baigne dans le décor de la natation mais Nadia, butterfly raconte par petites touches des dizaines d’autres choses autre que ce sport olympique : le rapport à son corps qui est devenu surtout un outil à entretenir entre les mains du staff, la part d’égoïsme autour de ses uniques performances même en étant dans une équipe, s’interdire le temps d’une véritable relation amoureuse depuis trop longtemps… Cette sportive de compétition Nadia est devenue prisonnière de son talent de nageuse avec plusieurs aspects de sa vie de femme ayant été laissés de côté. La compétition et ses sacrifices imposés a été son seul mode de fonctionement, et la décision de quitter tout ça la place devant une certaine inquiétude de rattrapper une ‘vraie’ vie. Une nuit de bringue délurée sera la début d’une reprise de contrôle de sa vie…

Pascal Plante a été dans sa jeunesse lui aussi un nageur de haut-niveau mais il s’est inspiré de sa passion pour raconter un portrait de femme ayant toujours évoluer dans une sorte de cocon enfermé qui essaye de se rassurer avant d’en sortir. Il est aussi un grand fan de musique (dans Nadia, butterfly c’est plutôt lounge avec Beach house et karaoké avec Avril Lavigne) et en particulier de punk-rock : pour son premier film il a aussi utilisé cette autre passion musicale comme un décor d’ambiance pour également faire un portrait d’une jeunesse. Saisir une parenthèse d’un été où d’une certaine manière également il faut réussir à laisser derrière soir un poids de sa sa vie avec un coming-out-of-age romantique Les faux tatouages

Les faux tatouages :

En complément du dvd de Nadia, butterfly il y a aussi avec sur un second dvd le 1er long-métrage de Pascal Plante : Les faux tatouages qui était sa révélation de nouveau cinéaste à suivre et même temps celle des jeunes comédiens Anthony Therrien et Rose-Marie Perreault au Canada. Ce film avait été découvert en 2018 lors du festival de Berlin et aussi en compétition au festival de Cabourg, mais malheureusement sans vraie sortie en salles françaises ensuite : c’est donc une chance qu’il soit disponible avec l’autre film.

Théo passe la soirée de ses 18 ans dans un concert de punk-rock, à la sortie duquel il fait la rencontre de Mag, 19 ans, qui l’invite à passer la nuit chez elle. C’est le début d’une histoire d’amour entre eux, mais Théo doit quitter la ville quelques semaines plus tard…

La première rencontre de ces deux jeunes et le début de séduction est montré durant un long plan-séquence d’environ 9 minutes, ce principe de longue séquence sans coupure est repris ensuite à plusieurs moments du films qui seront d’autres étapes de leur relation. On assiste en tant que témoin en temps réel à plusieurs discussions où on devine que pour chacun qu’il s’agit d’une histoire qui serait plus plus que casual pour lui et plus qu’un rebound pour elle, et qui serait plus sérieuse qu’ils n’osent se l’avouer. Si Théo et Mag partagent les mêmes goûts de musiques rock on va découvrir que contrairement à elle à l’aise avec sa famille lui est dans une période particulière de remords qui justement doit le faire s’éloigner de Montréal. La date de son départ est prévue et c’est pour eux comme une date de péremption à leur idylle naissante…

Pour son premier long-métrage Pascal Plante livre un film romantique où un amour d’été va laisser des marques. Il y a peut-être une influence au Before Sunrise de Richard Linklater (devenu des années plus tard une trilogie de films du sentiment amoureux) mais Les faux tatouages n’aura pas de suite sauf dans la tête de ses fans. Les jeunes Anthony Therrien et Rose-Marie Perreault se sont retrouvés plus tard par hasard dans un même film (La marina) et ont alterné entre films et séries télé, d’ailleurs Rose-Marie Perreault est en ce moment dans Germinal actuellement diffusée.

Nadia, butterfly & Les faux tatouages
Réalisation : Pascal Plante
DVD disponible partout en magasins et sites web, dont https://www.alchimistesfilms.com/boutique/nadia-butterfly-dvd_zone2
VOD disponible https://vimeo.com/ondemand/361556