Les César : 10 autres films (pas nominés) qui ont fait l’année 2021

Les César : 10 autres films (pas nominés) qui ont fait l’année 2021

La 47ème cérémonie va donc célébrer à travers la remise de César une sélection des films les plus remarqués de l’année passée, avec des multiples nominations pour Annette (dont l’américain Adam Driver en catégorie meilleur acteur), Aline, BAC Nord, La Fracture, Les Olympiades, Onoda 10 000 nuits dans la jungle, soit beaucoup de films sélectionnés avant par Festival de Cannes dont la Palme d’or Titane (4 nominations), quelques titres par le Festival de Venise dont Illusions perdues et surtout le Lion d’or L’Événement (4 nominations aussi), et d’autres titres applaudis de l’année comme Boite noire, Eiffel, Les Magnétiques, La Panthère des neiges, Slalom… Chacun ses favoris.

C’est l’occasion aussi de se remémorer d’autres films moins populaires dans le nombre de votes et donc sans aucune nomination qui ont été aussi à leur manière remarquable. Il faut saluer cette belle diversité pas assez représentée aux César, du moins pas cette année puisqu’on espère y voir ces talents dans le futur. En voici 10 films dont des premières oeuvres qui ont été aussi emblématique à leur manière du meilleur de 2021 : du fantastique, du drame, de la satire, de la romance, de l’animation… …avec d’ailleurs 5 films à saluer réalisés par des femmes : Anna Cazenave Cambet, Anne Fontaine, Hafsia Herzi, Danielle Arbid, Kamir Aïnouz.

Méandre, de Mathieu Turi : Le cinéma de genre français se développe, mais la plupart de ces films sont sortis dans les salles durant leur période de réouverture sans rencontrer assez de public, comme La nuéeTeddy, The Deep House, Le Dernier voyage… C’est le type de film qui devrait se glisser un peu plus dans les Césars ne serait-ce que dans certaines catégories techniques comme César du meilleur décor.

De l’or pour les chiens, de Anna Cazenave Cambet : C’est l’exemple du film ayant souffert des conséquences du coronavirus. Premier long-métrage de sa réalisatrice déjà remarquée pour ses courts avec une sélection à la Semaine de la Critique pour le Festival de Cannes 2020, mais tout a été annulé en 2020. Le film est sorti discrètement cette année 2021, trop discrètement et ignoré de beaucoup de votants alors qu’il était éligible pour un César du Meilleur premier film par exemple.

Présidents, de Anne Fontaine : Les films récents de Anne Fontaine ont plutôt déçu, on peut parler de ratages improbables pour Marvin ou la belle éducation et Blanche comme neige, on pouvait craindre d’être aussi déçu pour sa satire politique Sarkozy & Hollande unis contre Macron malgré son super casting, mais c’est le contraire. Il se dégage un humour qui alterne entre gags attendus et répliques vachardes, et au final une joyeuse farce. C’est aussi un des films préférés de Antoine de Caunes, animateur de cette cérémonie des Césars où le film est absent même de la catégorie Meilleur scénario original.

A l’abordage, de Guillaume Brac : C’est aussi un film ayant subi la fermeture des salles de 2020, ce qui ne l’a pas empêché de rencontrer un beau succès d’estime lors de sa sortie en 2021. Avant il a glané une mention spéciale au festival de Berlin, le Grand Prix du festival de Cabourg et aussi une grosse audience sur Arte.

Bonne Mère, de Hafsia Herzi : C’était le gros projet que Hafsia Herzi voulait réaliser mais avant elle s’est ‘fait la main’ en dirigeant Tu mérites un amour. Cette fois elle rassemble une dizaine de femmes et une large famille (aussi étendue aux amies) et en creux une autre image des quartiers nord de Marseille (différente de celle de Bac Nord avec ses 7 nominations). Dans la sélection ‘Un Certain Regard’ de Cannes le film a gagné un ‘Prix d’Ensemble’ justement partagé par l’équipe réunie par Hafsia Herzi.

Passion Simple, de Danielle Arbid : L’écrivaine Annie Ernaux a été doublement adaptée au cinéma cette année, il y a eu L’évènement Lion d’or à Venise (et 4 nominations aux Césars), mais aussi donc également Passion Simple où Danielle Arbid ose un certain érotisme charnel. C’est aussi un titre du Festival de Cannes 2020 annulé, sélectiooné par ailleurs aussi à Toronto et Saint-Sébastien. Laetitia Dosch aurait pu être nominée au César de Meilleure actrice…

Rouge, de Farid Bentoumi : Encore un autre film du Festival de Cannes 2020 annulé, avec en sortie en salles donc cette année 2021. Avec peut-être comme un parfum de Ken Loach et des frères Dardenne avec des personnages du peuple pris en tenaille par les intérêts du capitalisme…

Pil, de Julien Fournet : En France aussi on sait faire du cinéma d’animation, il y en a d’ailleurs de toutes formes au Festival d’Annecy. On sait aussi faire du cinéma d’animation avec un amusant conte de princesse pas comme les autres, pour petits et grands.

Cigare au miel, de Kamir Aïnouz : C’est un premier film remarqué par le Festival de Venise, réalisé par une femme et qui raconte justement une lutte pour devenir femme dans un contexte de traditions familiales compliqué. Zoé Adjani y est brillante et même brûlante, son absence dans la liste des 16 actrices prétendantes au César du meilleur espoir féminin est un mystère.

The French Dispatch, de Wes Anderson : Ce n’est pas le film le plus facile de Wes Anderson par rapport à d’autres de ses films précédents, peut-être trop de personnages et trop digressions narratives. Il n’empêche que c’est un passionnant maelstrom d’idées visuelles au service d’une multitude d’histoires imbriquées ensemble comme on en voit rarement. Ce film américain (et très francophile) méritait bien une nomination au César du Meilleur film étranger !