Le 34ème Festival CinéLatino de Toulouse est ouvert, avec Patricio Guzman

Le 34ème Festival CinéLatino de Toulouse est ouvert, avec Patricio Guzman

Comme à son habitude le Festival CinéLatino fait découvrir en particulier les films des pays d’Amérique du Sud, du Mexique à la Patagonie : Colombie, Argentine, Brésil, Chili, Cuba, Paraguay, Bolivie, Guatemala, Uruguay… Cette année, il propose notamment un focus sur les films de Matias Pinero, Joâo Paulo Miranda Maria et une rétrospective des oeuvres de Patricio Guzman qui fera des débats à l’issue de plusieurs séances (à distance, un souci de santé ayant empêché sa venue).

La bataille du Chili, partie 3 : le pouvoir populaire

Originaire du Chili, Patricio Guzman est connu pour être surtout un réalisateur de documentaires (dont sa grande trilogie Bataille du Chili en filmant les événements politiques et leur conséquences en 1975, 1977, 1979) mais il a joué aussi avec la fiction durant les cinquante dernières années. Il a vécu au Chili, il s’est formé au cinéma en Espagne à Madrid, il a posé ses valises un moment à Cuba, et s’est installé longtemps aussi bien en Espagne qu’en France. Dès ses débuts, il avait été remarqué en Europe : le Français Chris Marker a participé à la distribution de Ma première année et a aidé la production des films suivants. Plusieurs de ses films avaient été mis en lumière au Festival de Cannes comme Salvador Allende, Nostalgie de la lumière, La cordillère des songes.

La cordillère des songes

Ses images d’un vaste paysage isolé (comme le désert d’Atacama) proposent une réflexion sur notre présent tout en faisant aussi une recherche autour de l’Histoire du pays (les morts victimes de Pinochet par exemple). Justement après une projection de Nostalgie de la lumière, Patricio Guzman s’est expliqué sur ses intentions : « une certaine lenteur permet d’absorber à la fois la beauté du lieu et aussi la dureté de son passé. Le Chili est un pays à la mémoire fragile à propos de son passé. Le cinéma documentaire c’est du cinéma très modeste en fabrication (comme un tournage avec 5 personnes) mais c’est surtout du cinéma très riche en force d’évocation. »

La programmation de cette nouvelle édition de CinéLatino est très riche avec comme toujours une compétition longs-métrages et en plus quantité d’avant-premières, des documentaires, des courts-métrages en compétition, quelques reprises des récentes sorties en salles…

La crise sanitaire du coronavirus a provoqué une pause pour les industries cinématographiques, les tournages se sont adaptés et les salles longtemps fermées ont reçu quelques aides en France. Cette nouvelle édition du Festival CinéLatino note justement que si la production de films dans les différents pays d’Amérique Latine a continué, c’est par contre la distribution de ces films dans leurs pays d’origine qui peut être plus problématique : « cette distribution dans les pays latino-américains qui n’ont pas de tradition d’aides publiques et qui manquent de l’appui des ciné-clubs ou alternatifs comme les Cinémathèques ou les centres culturels, s’en est trouvée bouleversée. Dans tous ces pays, les réseaux en salles indépendantes ont beaucoup souffert de la crise sanitaire et certains seront contraints de mettre la clé sous la porte après deux ans de vie chaotique. »

34e édition du Festival CinéLatino, rencontres de Toulouse 
Du 25 mars au 3 avril 2022
Infos et programmation sur cinelatino.fr