Le 33e Dinard Festival du film Britannique a pris place un peu partout dans cette conviviale cité balnéaire : le soleil est revenu en Bretagne, et surtout les spectateurs sont venus en nombre pour faire salles combles (ce qui est un bon signe en cette période de post-Covid où la fréquentation des salles n’est pas encore revenue à son plus haut niveau). On y voit un enthousiasme qui se résume en divers mots comme créativité, talent, diversité : tout ce qui caractérise en fait le cinéma d’outre-Manche.
Dominique Green, la directrice artistique du festival, avait annoncé une riche sélection : « Se plonger dans un grand écran n’est pas seulement un acte de refuge dans un monde de plus en plus turbulent, mais aussi la recherche du divertissement. Un voyage qui peut prendre de nombreuses formes : découverte, compréhension, rires, larmes… et parfois tout cela à la fois. » C’est justement ce ‘tout cela à la fois’ qui fait que les cinéma Britannique est tant apprécié. Dinard a d’ailleurs rassemblé les films-évènements qui seront autant de rendez-vous pour l’année à venir, en particulier Mes rendez-vous avec Leo avec Emma Thompson en salles le 30 novembre et Les Banshees d’Inisherin de Martin McDonagh (à Venise prix du scénario et prix du meilleur acteur pour Colin Farrell) le 28 décembre, également plus tard Emily de Frances O’Connor avec un formidable grand rôle pour Emma Mackey…
Dans la programmation également, on pouvait voir The Quiet Girl de Colm Bairéad, premier film en langue traditionnelle irlandaise, devenu un véritable phénomène en Irlande avec un record de spectateurs (suivi de 7 prix aux Irish Film & Television Awards). C’est naturellement le film irlandais candidat à l’Oscar du meilleur film international. Pour une version de l’Irlande plus polémique, il y a le documentaire Nothing Compares de Kathryn Ferguson autour de la chanteuse Sinéad O’Connor qui raconte à la fois son succès grandissant mais aussi ses controverses politiques, notamment contre l’influence de l’église catholique. Divers documentaires explorent également le rayonnement des cultures britanniques dans le monde, comme The other fellow de Matthew Bauer et l’influence de James Bond en tant que modèle de héros masculin et The Princess de Ed Perkins avec un habile montage d’images d’archives à propos des rapports entre Diana Spencer avec la famille royale et les médias.
Emily est l’un des six films en compétition pour le Hitchcock d’or, la récompense du jury de Dinard. Cette année, c’est un très joyeux jury qui a été réuni. Autour de José Garcia comme président très populaire (qui fait des selfies avec tout le monde) il y a la ‘divine’ Oulaya Amamra, la ‘raid-dingue’ Alice Pol, la ‘combattante’ Sofia Essaïdi (dans la série actuellement à la télévision), Hugo Gélin, George Blagden, et Adrian Lester. Le choix du jury sera difficile mais le président José Garcia a déjà une ligne de conduite : : « ‘Brillant’, je crois que c’est le mot que je préfère de la langue anglaise, quand un anglais vous dit le mot ‘brillant’ vous pouvez considérer que le mont Olympe vous est ouvert. La considération et l’admiration qui vous est attribué font de vous un être hors du commun, avec une audace et un panache indescriptible. L’énergie avec laquelle nos amis anglais disent ‘brillant’ exprime aussi à quel point vous êtes sortis des conventions et avez tenté quelque chose d’ambitieux, de courageux, d’improbable. J’aimerai que nous le jury nous ayons cette audace. » Il y aurait surtout deux films en position de favoris…
