C’est elle qui rayonnera sur le fronton du Palais des Festivals du 16 au 27 mai. Catherine Deneuve, actrice de deux Palmes d’or (Les parapluies de Cherbourg, Dancer in the Dark), elle-même Palme d’or d’honneur en 2005 et prix spécial du jury pour son rôle dans Conte de noël (2008) et vice-présidente du jury de Clint Eastwood (qui décernera sa Palme à Pulp Fiction), est l’égérie du 76e Festival de Cannes.
L’affiche officielle de la 76e édition du Festival de Cannes a été réalisée par Hartland Villa (Lionel Avignon, Stefan de Vivies) à partir d’une photo de Jack Garofalo sur le tournage de La Chamade, un film réalisé par Alain Cavalier avec Catherine Deneuve, Michel Piccoli et Roger van Hool.
Le visuel renoue avec le noir et blanc après quelques années très colorées. Il rejoint ainsi Paul Newman et Joanne Woodward, Marilyn Monroe, et Faye Dunaway (2011-2013), Cary Grant et Ingrid Bergman, et Marlène Dietrich (1992-1993). Hormis Juliette Binoche en 2010, aucune actrice française n’était apparue seule sur une affiche cannoise. Mais le festival mise aussi sur une certaine continuité puisque c’est encore un film des années 1950 et 1960 qui inspire le poster après Marcello Mastroianni dans Huit et demi (2014), Le mépris (2016), la jeune Claudia Cardinale (2017), Jean-Paul Belmondo et Anna Karina dans Pierrot le fou (2018), et Agnès Varda sur le tournage de La pointe courte (2019).
Joyeuse, insolente et romanesque
Cette fois-ci, nous sommes en 1968, sur la Côte d’Azur, le 1er juin, plus d’un an après la disparition tragique de sa sœur Françoise Dorléac, quelques jours à peine après la récolution de mai 68. L’actrice vit une décennie prodigieuse. Rien qu’en 1968, elle est à l’affiche de Benjamin ou les mémoires d’un puceau (2,5 millions d’entrées) et plus tard dans l’année de Mayerling (2,5 millions de spectateurs aussi), Manon 70 (550 000 entrées) et La chamade (1 million d’entrées).
« La comédienne Catherine Deneuve est sur la plage de Pampelonne, près de Saint-Tropez, pour le tournage de La Chamade d’Alain Cavalier, adapté du roman de Françoise Sagan. Elle interprète Lucile qui mène une vie mondaine et superficielle, teintée de facilité et de goût du luxe. Son cœur bat frénétiquement, précipitamment, passionnément. Comme celui de l’amour du cinéma que le Festival de Cannes célèbre chaque année : on entend résonner partout ses pulsations vivantes et habitées. Le cœur du 7e Art, de ses artistes, de ses professionnels, de ses amateurs, de la presse bat la chamade, au rythme de l’urgence qu’impose son éternité » explique le Festival.
La richesse du cinéma
« Joyeuse, insolente et romanesque, une jeune femme aux longs cheveux blonds sourit, confiante, à son avenir. C’est une certaine magie que Catherine Deneuve incarne, pure, incandescente et parfois transgressive. C’est cette magie indicible que le 76e Festival International du Film fait résonner avec cette affiche intemporelle. Pour redire le présent glorieux du cinéma et envisager son futur plein de promesses. Car Catherine Deneuve est ce que le cinéma doit se souvenir d’être : insaisissable, audacieux, irrévérencieux. Une évidence. Une nécessité. »
Deneuve est un choix évident aussi pour ce que veut représenter le Festival : « Ses collaborations figurent au panthéon d’immenses cinéastes d’hier et d’aujourd’hui. Catherine en est le trait d’union. Depuis plus de 60 ans, la plus grande star française n’a jamais cessé de tourner, de se réinventer, d’expérimenter, d’oser les contre-emplois ou les premiers films. Une icône qui ne s’est jamais figée et rend son art vivant. Deneuve incarne à sa manière la richesse du cinéma que le Festival veut défendre : films d’auteurs mais aussi films populaires de qualité. »
Crédit de la photo : Jack Garofalo/Paris Match/Scoop
Crédit de l’affiche : Photo © Jack Garofalo/Paris Match/Scoop – Création graphique © Hartland Villa
