A seulement 24 ans, Manu Ríos n’en finit plus de faire parler de lui. De Netflix au Festival de Cannes, cet Espagnol particulièrement bien bâti n’a pas fini de faire tourner des têtes.
Le Justin Bieber espagnol
Il n’aura fallu que deux ans à ce jeune homme originaire d’un village de Castille-La Manche pour devenir incontournable, dans tous les sens du terme. Mère coiffeuse, père électricien, l’avenir de Manu Ríos était loin d’être tracé. Mais c’était sans compter sur sa passion pour le chant et un appel reçu par sa mère alors qu’il n’a que neuf ans qui va changer sa vie.
Casté dans le programme Cantando en familia, le garçon déploie ses ailes comme autant de passions : chant, danse et désormais comédie. L’année suivante, un passage dans le talent show ¡Tu sí que vale! lui donne la confiance nécessaire pour lancer sa chaîne YouTube. Rapidement surnommé le « Justin Bieber espagnol », il y publie des vidéos dans lesquels il reprend des titres de ses artistes préférés. Une formation en danse classique et en hip-hop plus tard et le voilà encore un peu plus prêt à aller décrocher les sommets.
Cela commence dès 2012 avec une participation à la comédie musicale Les Misérables pour laquelle il endosse le rôle de Gavroche avant de filer pendant six ans aux Etats-Unis après avoir été repéré par un célèbre producteur de musique, Richy Peña. Il y développe sa sensibilité artistique, enchaîne les (bonnes) rencontres et prend toujours un peu plus conscience de l’attention portée à son corps.
Succès mondial
Son allure androgyne, ses yeux de biche et ses lèvres pulpeuses lui ouvrent les portes de l’agence Next Management alors qu’il n’a que 19 ans — et qu’a priori le mannequinat n’est pas son créneau. Mais peu lui importe, s’il n’est pas adapté au monde, c’est le monde qui s’adaptera à lui. Voilà pourquoi il n’hésite pas un seul instant à passer le casting de la série phénomène Elite, destinée à un public d’adolescents et de jeunes adultes. Entre meurtres, mensonges et jouissance débridée, le programme fait émerger une ribambelle de starlettes plus ou moins éphémères. Mais en trois saisons, et grâce au départ des acteurs de la première génération, Manu Ríos suit les traces d’Arón Piper pour mieux devenir un Internet boyfriend auquel on ne peut échapper.
Ses comptes Instagram, TikTok et Twitter décollent dès la mise en ligne de « sa saison », ses scènes sulfureuses se répandent sur la toile comme autant de mèmes tandis que les annonceurs et les marques de luxe prennent rapidement la mesure de sa notoriété — et donc de son influence. Valentino, Dior, Balenciaga, Jacquemus et Louis Vuitton ne sont que quelques-unes des marques avec lesquelles il a collaboré au cours des derniers mois tandis que Vogue Man, Esquire et GQ n’ont pas tarder à lui offrir la couverture. Son ascension est si grande qu’il compte déjà deux Met Gala à son actif.
Toute une communauté derrière lui
Son approche de la mode, entre passion pour le streetwear et facilité à embrasser des allures chic, est en train de faire de lui l’idole de toute une génération en demande d’icônes auxquelles on puisse véritablement s’identifier. Extrêmement libre dans sa manière de communiquer et de penser, il ne manque jamais une occasion de rappeler à qui veut l’entendre que les normes de genre ne l’intéressent pas et qu’inclusion, égalité et respect de la santé mentale devraient être au coeur de nos préoccupations. Un ouverture d’esprit qui n’a pas manqué d’en faire un symbole de la communauté LGBTQ+ et ce alors qu’il n’a jamais explicitement commenté sa sexualité. Mais l’on ne cesse de voir un lien entre les personnages qu’il incarne : homosexualité et homophobie.
Voilà pourquoi cela n’a surpris personne de voir son nom apparaître au générique de Strange Way of Life, le court-métrage que Pedro Almodóvar a présenté cette semaine au Festival de Cannes. Conçu comme un western, le film de 31 minutes suit la relation compliquée de Silva (Pedro Pascal) et du shérif Jake (Ethan Hawke), amis de longue date… Concurrent sérieux pour la Queer Palm, Strange Way of Life sortira le 26 mai en Espagne tandis que Sony Pictures Classics devrait prochainement annoncer une date de sortie française.
Et après ?
Le paysage médiatique n’étant plus celui de la décennie précédente, Manu Ríos fait très attention à ne pas se brûler les ailes en étant partout et nulle part à la fois. Voilà pourquoi, malgré un départ annoncé d’Elite, il continue de travailler avec Netflix sur des projets qui lui permettent de dévoiler toujours un peu plus ses talents sans jamais nécessiter une énorme prise de risque. En 2022, Netflix lui offrait ainsi le premier rôle de la mini-série La edad de la ira sur un adolescent hyper-populaire accusé du meurtre de son père… Et cette semaine, c’est le thriller psychologique en six épisodes Muted qui vient étoffer le catalogue de la marque rouge. On y suit l’enquête qu’une psychiatre mène sur un adolescent qui n’a pas parlé depuis qu’il a tué ses parents six ans plus tôt. Et comme si ce n’était pas assez alléchant, Manu Ríos y retrouve l’autre sexy-symbol d’Elite, j’ai nommé Arón Piper !