Cannes 2023 | Michael Douglas, Wonder Boy d’Hollywood et Palme d’or d’honneur

Cannes 2023 | Michael Douglas, Wonder Boy d’Hollywood et Palme d’or d’honneur

Une Palme d’or d’honneur pour Michael Douglas pour ce Festival 2023, soit la consécration d’un acteur hollywoodien qui vient de dépasser les cinquante ans de carrière, mais aussi d’un producteur brillant. Rares sont les « fils de » et « filles de » à avoir imposer leur prénom. Il y a bien Jane Fonda, Jamie Lee Curtis ou Angelina Jolie. Mais ils se comptent sur les doigts des mains à Hollywood. Selon lui, « Lorsque vous êtes le succès de la deuxième génération, vous êtes pris en charge. Et cela a certainement été une grande opportunité.« 

Le jeune Michael Douglas, né le 25 septembre 1944, se lance après avoir arpenté les plateaux de cinéma en tant que machino sur Spartacus et Seuls Sont Les Indomptés, sur les traces de son père.
Alors que Kirk Douglas voit les rôles se raréfiés au début des années 1970, le fils suit les meilleurs formations de la Côte Ouest et la Côte Est. En 1969, dès son premier rôle important dans Hail Hero ! de David Miller, il obtient une nomination aux Golden Globes en tant que meilleur espoir. Pas mauvais comme démarrage. Il refuse, malgré tout, le rôle principal de Love Story.

Un producteur comblé

A l’instar de Clint Eastwood à la même époque, ou plus récemment, Bruce Willis et George Clooney, il continue d’apprendre le métier sur le tas dans des séries télévisés, « Medical Center », « Sur la piste du crime » et, surtout, « Les Rues de San Francisco » (1972-1976), série devenue culte. Il crève l’écran en interprétant un jeune chien fou, l’inspecteur Steve Keller. Karl Malden, son supérieur dans la série, devient son mentor, et pendant la centaine d’épisodes en commun, apporte toute son expérience à Michael Douglas. Le jeune comédien en profite également pour s’expérimenter à la réalisation en dirigeant 3 épisodes.

Avec l’argent de son cachet, il fonde sa première société de production Fantasy Films et s’associe à Saul Zaentz pour racheter à son père les droits d’un roman sulfureux de Ken Kersey sur les hôpitaux psychiatriques. Il confie la réalisation à unmetteur en scène tchèque prometteur, Milos Forman. On est en 1975. Le cinéma américain vit une véritable révolution formaliste avec l’arrivée de jeunes nommés George Lucas, Francis Ford Coppola, Steven Spielberg, Martin Scorsese… Son coup de poker qui s’avère être un coup de génie. Vol au-dessus d’un nid de coucou, magnifique opus sur la liberté, obtient l’Oscar du meilleur film en 1976, mais aussi ceux du meilleur réalisateur, du meilleur acteur (pour son ami Jack Nicholson), de la meilleure actrice et du meilleur scénario (adapté). Une quinte flush réalisée seulement trois fois dans l’histoire de la cérémonie.

Sa carrière d’acteur de cinéma ne rencontre pas immédiatement le même succès et Hollywood le voit davantage comme producteur que comme acteur. Comme les propositions ne se bousculent pas, il décide de se donner lui-même un rôle dans sa nouvelle production, Le syndrome chinois. Avec Jane Fonda, autre enfant d’une légende hollywoodienne, mais depuis longtemps méga-star avec prénom, et Jack Lemmon (prix d’interprétation à Cannes au passage), le film de James Bridges s’attaque à un scandale environnemental lié à une centrale nucléaire. Visionnaire.

À la poursuite d’une carrière

Les quelques films qui suivent ne lui permettent pas de sortir de l’ombre. Pourtant, un certain type de personnages se dessine déjà. Dans Le Vainqueur, il est un jeune père de famille divorcé subissant sa vie professionnelle et qui se donne un objectif sportif : courir le marathon aux Jeux Olympiques. Toujours sportif, en ancien joueur de baseball, il est l’amant qui bouscule la vie d’une professeure ans C’est ma chance. Un grave accident de ski le prive même de tournage pendant trois longues années.

Enfin, dans La nuit des juges, en 1983, il opte pour le film légaliste qui va faire fureur quelques années plus tard. Idéaliste et en proie à de nombreux doutes et dilemmes, il amorce son travail d’acteur engagé, avec un regard critique sur son pays. Le film est un flop.

De nouveau, il est « condamné » à enfiler sa double casquette de producteur-acteur pour se (re)lancer. Toujours en 1983, avec bottes de croco aux pieds, il va enfin triompher. Avec À La Poursuite du diamant Vert, il crée un personnage, Jack Colton, loin de son image habituelle, dans le registre de la rom-com d’aventures. Le mâle alpha sûr de lui, un brin cynique, mis à mal par une femme qui n’a rien en commun avec lui. En incarnant le macho qui se ramollit face au charme dévastateur d’une écrivaine new yorkaise, il révèle son coeur sensible et ses convictions floues. Réalisé par le débutant Robert Zemeckis, le film, qui est devenu une référence avec le temps, est un succès surprise (mondial), rapportant dix fois sa mise, un Golden Globe de la meilleure comédie, et installe, enfin, Michael Douglas comme acteur rentable (et séducteur). Par ailleurs, se créé un trio parfait avec Kathleen Turner (femme fatale idéale et Golden Globe de la meilleure actrice) et Danny De Vito, son ancien colocataire à leurs débuts dans les années 1960. Deux ans plus tard, ils feront une suite pour le meilleur et pour de rire (Le Diamant du Nil, autre succès qui confirme la formule). Un troisième film est mis en route, mais définitivement abandonné.

L’année du Diamant du Nil, Michael Douglas est sur tous les fronts. Acteur pour l’adaptation du musical Chorus Line, par Richard Attenborough, il subit un sérieux échec au box office. Producteur délégué de Starman, avec Jeff Bridges, autre enfant d’acteur vedette, film SF familial de John Carpenter, il rentre tout juste dans ses frais malgré les critiques plutôt positives à l’époque.

Cash Machine

En 1987, à 43 ans, Michael Douglas va enfin connaître la consécration. Autrement dit, avec deux films radicalement différents, il va se faire un prénom bankable et s’installer durablement dans le paysage hollywoodien. D’abord avec un rôle de yuppie dur à cuire et cynique dans l’excellent Wall Street d’Oliver Stone, tout juste auréolé de ses Oscars pour Platoon. Personnage sans concession sur une Amérique cupide, amorale, corrompue par la notion de pouvoir et par un capitalisme débridé. Les Golden Boys ont trouvé leur Saint, ce Lucifer en chemise bleue à col blanc, avec bretelles et gros cigares. Le film est un joli succès au box office. Mais avant tout, Gorko est devenu un personnage iconique du cinéma hollywoodien. Cela lui vaut un Oscar du meilleur acteur, récompense que son père n’a jamais obtenu. Il est, avec Frances McDormand, George Clooney et Laurence Oliver, le seul à avoir reçu un Oscar du meilleur film en tant que producteur et un Oscar du meilleur acteur.

Mais côté box office, c’est un autre film qui lui assure son premier gros hit mondial (et son plus gros succès hors Marvel à date) et son premier cachet au dessus des 10 millions de dollars. La même année, il tient le rôle principal du phénoménal thriller érotico-dramatique, Liaison Fatale d’Adrian Lyne. Le voici mari coupable. L’homme guidé par son pénis et qui en vient à le payer très cher dans sa tranquillité. Et si Glenn Close lui vole aisément la vedette (il a le don pour révéler les grandes actrices), Michael Douglas impose un personnage tout en masculinité obsolète qui paye cher son adultère et son traitement des femmes.

Parallèlement, il fonde une nouvelle société de production, Stonebridge. Il scinde alors ses activités. D’un côté il produit des films comme L’expérience interdite, avec la nouvelle hit-girl du moment, Julia Roberts, Made in America, avec la star comique Whoopi Goldberg, et L’idéaliste (de Francis Ford Coppola), avec le jeune Matt Damon. Il est également producteur délégué ou exécutif de films comme Le rêve de Bobby de Richard Donner (un bide), Double impact, avec Jean-Claude Van Damme, et l’excellent Volte Face de John Wood (avec Nicolas Cage et John Travolta), qui reste son plus gros succès de producteur.

De l’autre côté, il enchaîne les films en tant qu’interprète. Et il réalise une décennie presque parfaite à partir de 1989. Cette année-là, il enchaîne deux tournages, sans pause. On le découvre flic rebelle et revenchard au Japon dans Black Rain, polar esthétisant de Ridley Scott, mais surtout mari éconduit et vengeur dans La guerre des Rose, comédie acide et noire sur le couple. Ce gros succès en salles réunit une fois de plus sa partner-in-crime Kathleen Turner, au summum de sa beauté et de son talent, et Danny de Vito (qui réalise le film au passage). Une alchimie macabre parfaite.

La guerre des sexes

En homme qui ne veut plus se brûler doigts sur des vamps émancipées, il se laisse pourtant bien manipuler. Outre Turner qui lui en fait voir de toutes les couleurs dans leur maison cossue, il se laisse mener par le bout du sexe dans Basic Instinct, de Paul Verhoeven. Là encore, il donne de l’espace à la révélation du thriller érotico-noir, Sharon Stone, qui affole les spectateurs et les festivaliers de Cannes, où le film fait la clôture. Inoubliable en flic bousculé par la gente féminine dans ce film noir sulfureux. Mega hit et film culte. La même année, il est habitué aux doublés, il est un héros amoché plongé dans l’Allemagne nazie, dans Une lueur dans la nuit, drame classique un peu sous-estimé, avec Melanie Griiffith (autre enfant de star, fille de Tippi Hedren).

Pour conclure sa tétralogie d’homme incapable de résister à une belle femme, il est à l’affiche de Harcèlement de Barry Levinson. Cette fois-ci, c’est Demi Moore, actrice en pleine ascension en 1994, qui lui fait subir son pouvoir, en prédatrice manipulatrice. Avec des rôles de mec victime de dominatrices, des personnages libidineux où il se fait menacer par un lapin bouilli, sur un lustre, par un pic à glace où dans une réalité virtuelle, il entre dans le club des stars les mieux payées d’Hollywood.

Dans la même période, il tente de varier ses choix, alors qu’il passe son temps dans des cures de désintox (alcool, drogue, cigarette, sexe). Avec Chute libre de Joel Schumacher, où il pète les plombs en plein embouteillage à Los Angeles, souffre douleur d’une société aliénante. Un drame social et violent qui convainc à moitié. Dans la comédie romantique, Le Président et Miss Wade, de Rob Reiner, il conquiert davantage le public en Président amoureux. Producteur et acteur de L’ombre et la proie, il subit son premier véritable échec en treize ans avec un film pour le moins raté.

Jeux dangereux

Mais il se relance avec The Game de David Fincher, thriller implacable et paranoïaque où il incarne un millionnaire misanthrope pris au piège dans une spirale infernale. Malgré tout, Michael Douglas semble prisonnier du genre et, même si Meurtre parfait, son film suivant, d’Andrew Davis trouve son public, il paraît cantonner à au genre policier ou au film à suspense. Son jeu est efficace, mais il paraît loin le temps où l’acteur surprenait. Même s’il se défend d’un plan de carrière : « Quand vous créez des films avec une passion sincère, cela fait mal lorsque quelqu’un les qualifie de démarche commerciale calculée.« 

Michael Douglas est une star, qui touche désormais 20M$ par films. Il excelle dans les personnages ambigus, que l’on aime voir souffrir. Une souffrance qui n’épargne pas Michael Douglas en privé. En 1992, peu après le succès de Basic Instinct, sa famille est frappée par le deuil et la maladie. Il sombre dans la dépression et l’alcoolisme et doit suivre de nouveau une cure de désintoxication d’un mois. Son addiction sexuelle fait la une des tabloïds. La presse poubelle s’acharne sur l’acteur. Dès lors, même si détermination reste intacte, sa carrière de producteur et d’acteur décline sensiblement en qualité.

Du pouvoir de décision sous pression à l’impuissance d’exister, en pleine soumission, Douglas a alors incarné une Amérique violente, sexuelle, en proie à ses démons, confrontée à ses valeurs, face à ses contradictions. « J’ai pu choisir différents types de rôles, et je suis fier que le public ait pu m’accepter dans n’importe quel type de rôle que je joue. Ce ne sont pas les rôles typiques de « vedette de cinéma ». Ce sont des personnages plus ambivalents. Parfois, ils sont moralement dépravés. Ce ne sont pas les images carrément positives que l’on attribue à un rôle de type « vedette ». Et les films eux-mêmes sont plus excentriques.« 

En juillet 1998, il est nommé Ambassadeur de la Paix pour l’O.N.U. Un rôle qui lui tient à coeur, lui, qui avait déjà auparavant souligné ses positions contre le désarmement nucléaire. Clairement de gauche, votant démocrate, il s’engage sur de nombreuses missions humanitaires. Au festival de Deauville, la même année, il dîne à la table d’une jeune actrice qui vient de crever l’écran avec Le masque de Zorro: Catherine Zeta-Jones. Coup de foudre. Un couple glamour est né.

Triplé gagnant avec Soderbergh

C’est aussi au tournant du millénaire qu’il réoriente sa carrière.

En cette année 2000 idyllique, il change de genres et de rôles avec celui de l’écrivain Grady Tripp, écrivain à la dérive dans Wonder Boys de Curtis Hanson (pour lequel il accepte un salaire deux fois moins élevé que d’habitude). Même si le film, son préféré de tous, lui a laissé un goût amer : « C’était une énorme déception personnellement. J’adorais le film et nous n’avons même pas été reconnus au niveau critique en ce qui concerne les récompenses. Je pensais que c’était une putain de honte. Je vais être honnête – cela a vraiment blessé ma confiance. C’était un coup au ventre. »

Plus satisfaisant, son personnage du Juge de la Cour Suprême Robert Lewis qui lutte contre les trafiquants de drogue et cherche à sauver sa fille camée dans l’excellent Traffic de Steven Soderbergh (qui récolte son premier Oscar du meilleur réalisateur). Alors qu’il avait failli refuser le rôle (finalement réécrit pour lui, avec un cachet à 10M$), le film s’avère un succès. Ainsi Michael Douglas revient en pleine lumière avec ces deux beaux et grands drames.

Epanoui, amoureux, sa carrière est relancé par des choix judicieux. Après avoir longtemps tatonné, cherché, refusé des rôles, le voici en confiance avec son nouveau virage… Il créé une nouvelle société de production, Further Films. Cependant, à 60 ans, plus occupé par sa vie de famille, il va multiplier les mauvais choix : Divine mais dangereuse est un échec, Pas un mot est tout juste rentable et très banal, Espion mais pas trop se fait rétamer logiquement par Bruce Tout-Puissant, The Sentinel laisse assez indifférent les fans d’espionnage. Même avec Fred Shepisi derrière la caméra et, pour la première fois, Kirk et Michael ensemble au générique, Une si belle famille, malgré de bonnes critiques, tombe dans l’oubli.

Heureusement, la rom-com Toi et moi… et Dupree des frères Russo est un succès, même s’il n’a qu’un second-rôle.

Roi, fils de roi

En fait, la carrière de Michael Douglas va vivre des montagnes russes. Il peut-être brillant enretrouvant un personnage à sa mesure dans King of California, un film indé où il se transforme en père un peu maboule et attachant. « C’était juste, selon moi, un scénario vraiment génial, frais et original. J’adorais le ton, le mélange de tragédie, de comédie et de drame, et le fait que c’était un bon rôle. C’était un peu un défi, et j’étais excité de travailler dessus. » Car Douglas est un bosseur. Pour chacun de ses rôles, il réunit de la documentation, observe des policiers de la criminelle (Black Rain) ou des traders de la bourse (Wall Street), choisit son look et cherche à s’adapter de manière flexible à chacun des projets dans lequel il s’implique.

Il peut enchainer des films comme la comédie Hanté par ses ex, joli succès public où il n’a qu’un second-rôle, et Solitary Man, un bide, où il montre pourtant tout son savoir-faire dans une histoire trop formatée pour nous emporter, malgré son personnage original mais pas forcément sympathique. A l’image de ce procureur pourri dans Présumé coupable, véritable four au box office, incendié par la critique.

Il ne cherche pas les rôles les plus empathiques. Une marque de fabrique chez lui. Au début des années 2010, alors qu’il commence à combattre un cancer, il retrouve Oliver Stone pour une suite à Wall Street, beaucoup moins percutante, et présentée à Cannes hors-compétition. S’ensuit des retrouvailles avec Steven Soderbergh pour Piégée, où il incarne un agent de la CIA dans un thriller alambiqué. Il épate davantage dans un autre film du cinéaste, Ma vie avec Liberace, avec Matt Damon, présenté à Cannes. Il s’agit aussi du premier biopic dans sa filmographie et rappelle qu’il peut tout jouer, même une star de Vegas toxique, homosexuelle et flamboyante. Last Vegas, buddy comédie avec De Niro, Freeman et Kline, lui offre un nouveau succès au box office en 2013. Suivi de deux échecs commerciaux : Ainsi va la vie comédie dramatique de Rob Reiner et Hors de Portée, thriller de Jean-Baptiste Léonetti.

Nouveau virage

À vrai dire, en voyant les rôles qu’il choisit à cette époque, on sent que Michael Douglas veut remplacer Jack Nicholson dans la catégorie « mec pas cool ». Sa période de gloire paraît désormais très loin. Dans Conspiracy, il joue de nouveau un agent de la CIA (et mentor d’une officier qui reprend du service). Dans l’indifférence générale. Il s’aventure même dans un blockbuster chinois, adapté d’un manga, Animal World.

Comme de nombreuses stars vieillissantes – Robert Redford, Samuel L. Jackson, William Hurt, Tommy Lee Jones, Glenn Close, Anthony Hopkins, Michael Keaton, Forest Whitaker, Annette Bening, Angela Bassett, Tony Leung Chiu-wai, Russell Crowe, Bill Murray, et bientôt Harrison Ford – Michael Douglas s’embarque dans l’univers Marvel, aux côtés d’une autre star des années 1980-1990, Michelle Pfeiffer. Ils forment le couple Pym de la trilogie d’Ant-Man (2015-2023), pas forcément la plus profitable du MCU, mais néanmoins cumulant 1,5 milliard de dollars au box office mondial.

De quoi le faire connaître des nouvelles générations. Pour ce qui est de sa régénération, il faut plutôt se pencher sur le petit écran. Il double des séries d’animation d’un côté. Et produit et interprète une série pince-sans-rire de l’autre : La méthode Kominsky (22 épisodes, 3 saisons sur Netflix, un Golden Globe de la meilleure série comique et un autre pour Michael Douglas, en plus d’un prestigieux Emmy Award). En interprétant un coach pour acteurs, il s’amuse surtout à faire le portrait d’un Hollywood en quête d’une éternelle jeunesse et ingrat avec les acteurs vieillissant. Cette allégorie sarcastique sur l’âge et le déclin lui offre l’occasion de retrouver son compère Danny de Vito (saison 1) et sa complice Kathleen Turner (saison 2 et 3). On ne change pas une équipe qui gagne. Ni une fidélité amicale inaliénable.

Il produit également la série Ratched de Ryan Murphy, spin-off de Vol au-dessus d’un nid de coucou, comme il a exploité les droits de L’expérience interdite (en série et en remake), et les mini-séries historiques Franklin (où il incarne Benjamin Franklin) et Reagan & Gorbatchev (où il incarne Ronald Reagan). Deux projets qui renvoient dans le passé politique américain, lui qui a longtemps préféré jouer dans des histoires contemporaines.

Il le confesse : « Je ne suis pas un grand cinéphile. Je ne regarde pas beaucoup de films par hobby. Je passe tout mon temps à regarder des événements sportifs. Parce que, contrairement aux films, on ne peut jamais dire comment ils vont se terminer. » Pourtant, personne ne parierait sur la fin de carrière de ce joueur hors-pair qui a su rebondir plus d’une fois depuis 60 ans… D’autant qu’il l’affirme : « Je ne suis pas assez égoïste pour ralentir. Je me blesse parce que je suis un vrai joueur d’équipe. »