Pour son premier film en tant que réalisateur, Weston Razooli lance quatre enfants dans une quête pleine de sens. Entre références à la pop culture pertinentes et séquences improbables, il tape dans le mille.
Une histoire pour petits et grands
Alors que Alice, Hazel et Jodie tentent de craquer le code parental de leur nouvelle console de jeux, ils embarquent malgré eux dans une aventure qui les mène du côté de la recette parfaite d’une tarte aux myrtilles à une secte de braconniers en passant par une petite fille aux dons elfiques…
Force est de reconnaître que le pitch de Riddle of Fire (Conte de feu pour la VF actuellement) nous laissait perplexe… Et ce notamment parce qu’il est toujours compliqué de se représenter un tel enchaînement d’événements de manière cohérente. Mais nous avions tort : en un peu plus d’une 1h50, Weston Razooli réussit l’exploit de nous faire pleinement adhérer à l’univers un chouïa fantastique qu’il déploie ici.
Car si le film est annoncé comme une comédie d’aventure et d’action, il semble que le scénariste et réalisateur n’a rien perdu de son âme d’enfant et s’est lancé dans un pari fou : plaire autant aux adultes fans d’humour régressif qu’aux adolescents en quête de frissons. Voilà pourquoi Riddle of Fire a tout d’un ovni.
On y croise un Gang de la Lame Ensorcelée mené par la sévère Anna-Freya Hollyhock (Analeigh Tipton), capable de manipuler les esprits de ses deux jeunes soeurs, un chasseur ridiculement dangereux (Charles Halford), des préadolescents qui n’ont qu’une envie, celle de jouer aux jeux vidéo (clin d’oeil visuel à la GameCube) et la reprise de certains codes du western (les gros plans sur les yeux, des démonstrations de tirs réussis, une course-poursuite en pleine nature, etc.) Dès lors, difficile de savoir si l’on adore Riddle of Fire parce qu’il nous fait revenir en enfance ou parce que c’est un film porté par de (très) jeunes acteurs avec lesquels on aurait adoré grandir.
Pari réussi
Nous pourrions décortiquer chaque séquence et vous expliquer pourquoi celle-ci est encore plus drôle que la précédente (on pense au cambriolage de l’entrepôt… à la razzia dans le supermarché… à l’état d’ébriété de Hazel en pleine mission…) mais cela finirait par retirer tout son charme à ce film qui transpire la bienveillance et l’envie de faire du bien. Ses quatre comédiens principaux se sont amusés à le faire et cela se sent dans leurs moindres interactions.
De plus, en incarnant le personnage le plus idiot du Gang de la Lame Ensorcelée, Weston Razooli s’offre un kiffe d’anthologie, donnant corps et sens à une oeuvre qui aurait pu en rebuter plus d’un – qui a vraiment envie d’un film sur des préados accro à leur nouvelle console ? Mais parce qu’il multiplie les éléments délicieusement comiques voire carrément absurdes, cet acteur et chef monteur de formation n’est coupable que d’une chose : avoir réussi à enthousiasmer la Croisette avec des gamins à vélo.
Si tant est qu’à la sortie, on est partagés entre l’envie de le revoir immédiatement, d’aller binge-watcher Stranger Things, Les Goonies, de se lancer dans une partie de Zelda ou de Donjons et Dragons.