De Bette Davis à Pierre Richard, l’éclectisme du Festival La Rochelle Cinéma 

De Bette Davis à Pierre Richard, l’éclectisme du Festival La Rochelle Cinéma 

Le Festival La Rochelle Cinéma (FEMA), toujours aussi éclectique, propose cette année encore une programmation qui réjouira tous les cinéphiles, avec notamment une rétrospective consacrée à Bette Davis et un hommage rendu à Pierre Richard, l’inoubliable interprète du Grand blond avec une chaussure noire, un des grands classiques de la comédie française. 

Le comédien français sera présent à La Rochelle pour une rencontre avec le public animée par Stéphane Lerouge et Jérémy Imbert, en présence du cinéaste Marco Pico. Huit films seront présentés, dont deux réalisés par Pierre Richard lui-même, Le distrait (1970) et Les malheurs d’Alfred (1972). Un documentaire consacré au comédien, Pierre Richard, l’art du déséquilibre, de Jérémy Imbert et Yann Marchet (2005), sera également projeté. Au total, à l’occasion de cette 51e édition, du 30 juin au 9 juillet, quelque 150 longs métrages et 80 courts seront présentés, avec plus de 300 séances programmées.

Pleins feux sur Bette Davis et Sacha Guitry

Côté rétrospectives, deux grandes personnalités du Septième Art seront mises à l’honneur : l’actrice américaine Bette Davis et le cinéaste français Sacha Guitry. Les spectateurs pourront ainsi découvrir ou redécouvrir plusieurs films de la longue carrière de Bette Davis, de L’intruse d’Alfred E. Green (1935), pour lequel elle a obtenu le premier de ses deux Oscars, à L’argent de la vieille de Luigi Comencini (1972), en passant par L’insoumise de William Wyler (1938) – qui lui a valu son deuxième Oscar -, La garce de King Vidor (1949) et Qu’est-il arrivé à Baby Jane de Robert Aldrich (1962).

Le FEMA consacre une autre rétrospective au très prolifique Sacha Guitry, à la fois dramaturge, acteur, réalisateur et scénariste. Auteur de plus d’une centaine de pièces de théâtre, il a également réalisé 36 films (dont des adaptations de ses pièces) dans lesquels il incarnait lui-même la plupart du temps un personnage, comme dans Le roman d’un tricheur (1936) ou Ils étaient neuf célibataires (1939). 

Les festivaliers pourront également profiter d’un hommage rendu à Kaouther Ben Hania, réalisatrice de La belle et la meute et des Filles d’Olfa (présenté en compétition officielle à Cannes cette année), et à plusieurs autres cinéastes tunisiennes. 

D’Adilkhan Yerzhanov à Asta Nielsen

Dans un tout autre genre, le sulfureux réalisateur danois Lars von Trier sera également sous les projecteurs avec la présentation de Breaking the Waves (1996),  Antichrist (2008), Melancholia (2011) ou encore Nymphomaniac (Volume 1 et Volume 2 – 2013), avec Charlotte Gainsbourg. Une table ronde sera organisée pour évoquer le cinéaste, passé maître dans l’art de la provocation, en présence de l’acteur Jean-Marc Barr, qui a tourné à plusieurs reprises devant la caméra du réalisateur danois, notamment dans Europa et Breaking the Waves

Le FEMA fait découvrir des réalisateurs beaucoup moins connus, comme le Kazakh Adilkhan Yerzhanov, dont plusieurs films seront présentés, parmi lesquels La tendre indifférence du monde, sélectionné en section Un certain regard à Cannes en 2018.

Le 8 juillet, les fans de Nicole Kidman pourront voir ou revoir cinq films de la célèbre actrice australo-américaine : Calme blanc de Philip Noyce (1989), Prête à tout de Gus van Sant (1995), Portrait de femme de Jane Campion (1996), Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick (1999) et Les autres d’Alejandro Amenabar (2001). 

Comme chaque année, plusieurs séances de cinéma muet seront au programme, donnant un coup de projecteur sur l’actrice danoise Asta Nielsen, une des premières grandes stars du cinéma muet européen. L’abîme d’Urban Gad (1910) et La rue sans joie (1925) de Georg Wilhelm Pabst seront notamment présentés dans le cadre des ciné-concerts, avec un accompagnement de Jacques Cambra au piano.

…en passant par Michaela Pavlatova et Justine Triet

Dix-sept films « d’hier à aujourd’hui », restaurés ou réédités, sont également programmés. Il y en aura pour tous les goûts, avec notamment Dans les faubourgs de la ville de Carlo Lizzani (1953), Le festin nu de David Cronenberg (1991), ou encore Jeanne et le garçon formidable d’Olivier Ducastel et Jacques Martineau (1997). 

Les festivaliers pourront aussi découvrir du cinéma d’animation avec des courts métrages de la réalisatrice Michaela Pavlatova, une exposition intitulée « Faire l’idiot – Une histoire du corps burlesque », et profiter des leçons du FEMA en assistant à des rencontres sur les thèmes du décor, de la musique et du montage. La cinéaste Emmanuelle Bercot (La fille de Brest, De son vivant) participera ainsi à la « leçon de montage » du dimanche 9 juillet. 

Enfin, dans le cadre de cette 51e édition du festival, des films venus du monde entier, inédits ou en avant-première, seront présentés (certains en présence des cinéastes) au public, dont la récente Palme d’or cannoise, Anatomie d’une chute, de la réalisatrice française Justine Triet.

Pierre-Yves Roger