Au début de l’été Deauville avait annoncé la venue de l’actrice Natalie Portman et de l’acteur Peter Dinklage, le 49e Festival du cinéma Américain de Deauville était en plein préparatifs. Mais en parallèle, il y a eu le grand mouvement de grêve très soutenu des scénaristes et des acteurs via leurs syndicats (la Writers Guild of America (WGA), la Screen Actors Guild – American Federation of Television and Radio Artists (SAG-AFTRA) ), avec une intensification d’une mise à l’arrêt des tournages et des déplacements des stars en promotion. Pour Deauville, cela a signifié l’absence de Natalie Portman, de Peter Dinklage, de Joseph Gordon-Levitt, de Jude Law qui devaient venir sur le tapis-rouge… Même punition à Venise et Toronto, pour se consoler.
« Bien sûr, le ralliement des acteurs à la grève des scénaristes, en date du 14 juillet, ne fut pas une fête pour nous mais bien une ombre lancinante et ténébreuse qui se répandit sur le festival. Cependant, contrairement à d’autres conflits dans le monde, celui-ci ne fait pas de morts. Nous avons maintenu la programmation, malgré le désistement de certaines personnalités honorées. L’essentiel demeure les œuvres, et le public pourra les découvrir et aller à la rencontre des réalisateurs dont la plupart seront présents » indique le communiqué du festival, qui se déclare solidaire de cette grève historique, tout en organisant une table-ronde ‘Grève à Hollywood : Les Mutations du cinéma‘ (nous y reviendrons prochainement).
Haynes et Besson
Le Festival Américain va cependant briller avec la venue d’une vingtaines d’autres talents: des cinéastes comme par exemple Céline Song, Sean Price Williams, Sophie Barthes, Rebecca Miller, mais également Todd Haynes et Luc Besson qui partagera son dernier film avec une masterclasse, et la venue de l’actrice Emilia Clarke.
Pour son ouverture; Deauville a rendu un hommage au célèbre réalisateur Jerry Schatzberg, 96 ans et, avec lui trois films emblématiques des années 70 : la Palme d’Or du Festival de Cannes 1973 pour L’épouvantail avec un jeune Al Pacino qu’il retrouvait pour la seconde fois après l’avoir révélé avant en 1971 avec Panique à Needle Park. Et avant ces deux films, il avait réalisé Portrait d’une enfant déchue avec Faye Dunaway. Il a dirigé encore une dizaine d’autres films, plus mineurs, par la suite dont La vie privée d’un sénateur avec Meryl Streep, Pris sur le vif avec Demi Moore, La rue avec Morgan Freeman, L’Ami retrouvé en 1989; et en 2000 The day the ponies come back tourné dans le Bronx avec un jeune acteur français en passe de devenir célèbre, Guillaume Canet.
Coup de chance
Et cette année, c’est justement Guillaume Canet qui préside jury pour la compétition. C’est logiquement à lui qu’est revenu le privilège de lhommage à ce réalisateur, avec qui il est resté ami. Il a raconté son casting rocambolesque (rencontre à New-York en sachant qu’il ne pouvait pas être choisi ,car engagé sur un autre projet français aux mêmes dates, projet ayant été annulé et retour rapide à New-York pour le film de Schatzberg qui justement lui avait perdu son acteur…), Canet est toujours admiratif des films de Jerry Schatzberg, selon ses dires.
Comme pour les années précédentes Deauville présentera plusieurs titres passés par le Festival de Cannes, quelques avant-premières de films français, une sélection de documentaires en liens avec le cinéma américain, et la colonne vertébrale du festival : 14 films représentant la diversité du cinéma indépendant américain sont à découvrir en compétition.
49e édition du Festival Américain de Deauville
Du 1er au 10 septembre
Infos et programmation sur festival-deauville.com