Une gamine de 12 ans fait de la danse Son père est très riche. Une cible idéale pour le faire chanter et verser une énorme rançon. Divers malfrats ont été recrutés pour le kidnapping de la petite fille : la mission est de l’enlever et la garder séquestrée dans une grande maison le temps du paiement. Le plan se déroule sans accroc. Cependant, l’otage n’est pas une petite fille comme les autres. Elle n’a pas du tout envie de rester prisonnière : voici Abigail. La maison a été choisie pour que personne n’en sorte et Abigail y est aussi enfermée que la bande de ses kidnappeurs. Or la personne la plus dangereuse n’est pas celle qu’on croit…
Le pitch : Suite au kidnapping de la fille d’un puissant magnat de la pègre, un groupe de criminels amateurs pensaient simplement devoir enfermer et surveiller cette jeune ballerine afin de pouvoir réclamer une rançon de 50 millions de dollars. Retirés dans un manoir isolé, les ravisseurs commencent mystérieusement à disparaître, les uns après les autres, au fil de la nuit. C’est alors qu’ils découvrent avec horreur, que la fillette avec lesquels ils sont enfermés n’a rien d’ordinaire.
La mise en place de l’histoire se fait assez vite : le kidnapping de la petite Abigail, la présentation des règles à suivre durant l’attente de la rançon, un premier incident sanglant et la suspicion que cette Abigail n’est donc pas une enfant comme une autre. Son secret étant en fait dévoilé à la fois par différents visuels du film . Aussi, ce n’est pas tellement un spoiler (et c’est même la base du buzz du flm). Abigail serait une sorte d’enfant vampire.
L’histoire ne repose donc pas sur cette révélation. Tout le film est construit sur les conséquences de cette révélation : il s’agit d’un huis-clos sans issue d’où personne ne peut sortir.
« je suis désolée ce qui va t’arriver. »
Tout le concept de Abigail peut se résumer par le proverbe ‘tel est pris qui croyait prendre’, avec un renversement progressif d’une situation où les bourreaux de la gamine sequestrée pourraient devenir à leur tour les prisonniers de cette fillette. Les malfrats qui ne se connaissaient pas avant ont chacun un talent pour cette mission : un as du volant pour conduire, une hackeuse de système électronique, un type très musclé, une fille qui sait gérer des médicaments, un type doué avec les armes… Tous réunis formaient une sorte d’équipe façon ‘l’agence tous risques’ pour ce kidnapping. Assez vite, il va apparaître qu’ils ne resteront pas tous vivants. On assiste alors à un jeu de rivalités et de trahisons…
Duo de chocs
Le duo Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett excelle dans la mise en scène de solides scénarios. Ils travaillent sur presque chacun de leurs films avec les mêmes collaborateurs habituels (Guy Busick au scénario, Chad Villella à la production, Brian Tyler pour la musique). Donc le duo Bettinelli-Olpin et Gillett ont ce savoir-faire de poure lier le spectaculaire très sanglant avec une bonne dose d’humour noir. Et ce Abigail est à la fois drôle et de plus en plus saignant au fur et à mesure des victimes…
Le slasher-movie a connu un renouveau populaire avec le célèbre Scream de Wes Craven avant de retomber en désuétude : si les ingrédients de ce type de films sont connus, il n’est cependant pas facile de les remixer pour une nouvelle recette. Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett avaient déjà quelques films fantastiques derrière eux quand ils ont réussi ce prodige de proposer une nouvelle variation de slasher où presque tout le monde va mourir sauf peut-être la final-girl : c’était en 2019 avec leur Wedding nightmare. Suite à quoi c’est à eux qu’on leur a confié la mission de faire renaître la franchise Scream avec un Scream 5 puis un Scream 6 et un succès ultra-rentable au box-office. En attendant le reboot de la saga du héros Snake Plissken de John Carpenter.
Avouons-le, oOn attendait plutôt un nouveau film original de la part du duo,t, quelque chose qui leur soit plus personnel et d’aussi étonnant que leur succès Wedding nightmare : Abigail ne déçoit pas.
Le secret de la réussite de ces deux films est d’oublier la base du whodunit où il faut trouver qui est le tueur. Il n’y a pas de masque : le ou les méchant(e)s sont dévoilé(e)s très tôt dans l’histoire, et le film est une montagne russe de sensations fortes. Qui va réussir à survivre ou pas jusqu’à la fin où il y aura du sang partout, avec bien entendu quelques cruelles surprises ?
Melissa Barrera, rising star
Entre temps, il y a eu Scream 5 puis Scream 6 avec de nouveaux héros, et notamment les deux soeurs jouées par Melissa Barrera et Jenna Ortega – juste avant qu’elle devienne star mondiale ensuite avec la série Mercredi et le psychodrame hollywoodien de la préparation de Scream 7 qui a perdu ses deux héroïnes. Melissa Barrera a été virée par les producteurs pour un commentaire sur les réseaux sociaux à propos de la situation politique à Gaza, suite à quoi, en soutien de son amie, Jenna Ortega a démissionné.
Dans Abigail on retrouve donc l’actrice Melissa Barrera avec un personnage central et elle y est brillante. Si elle tourne d’autres films que du fantastique (elle a été la vedette de de Carmen du chorégraphe Benjamin Millepied), c’est tout de même le cinéma de genre qui lui colle à la peau (Your Monster de Caroline Lindy, présenté également au BIFFF). Elle devient la nouvelle héroïne de films d’horreur de l’année. Abigail rassemble d’ailleurs un casting de révélations comme la très jeune Alisha Weir ou l’acteur Angus Cloud, révélation de la série Euphoria (le film lui est dédié depuis sa mort à l’âge de 25 ans après le tournage) et d’autres figures déjà vues dans divers gros succès. Tout cela renforce les surprises de rivalités ou d’alliances entre les personnages.
Cette petite Abigail s’inspire de la figure de ‘la fille de Dracula’ avec tout ce que cela suppose d’horreur : comment une fillette pourrait tuer ? est-ce possible de tuer une petite fille ? En tout cas du sang va gicler, beaucoup. Avec Abigail voila un jouissif jeu de massacre.
Abigail
Réalisation : Matt Bettinelli-Olpin, Tyler Gillett
Scénario : Stephen Sheilds, Guy Busick
Casting : Melissa Barrera, Dan Stevens, Alisha Weir, Kathryn Newton, Angus Cloud, Giancarlo Esposito...
Sortie en salles : 29 mai 2024
Durée : 1h49
