Cette 34e édition du Festival CinéLatino s’est déroulé durant une dizaine de jours dans les cinémas de Toulouse : 12 longs-métrages de fiction en compétition, aussi 12 courts-métrages en compétition, également, une compétition documentaires avec 7 films et 6 courts-métrages)…, et quantité de découvertes en avant-première dont Employé/Patron avec Nahuel Pérez Biscayart (sortie ce 6 avril) et la joyeuse comédie Compétition officielle avec Penélope Cruz, Antonio Banderas et Oscar Martinez (sortie en salles le 1er juin). Ce CinéLatino 2022 aura été le retour du Festival de Toulouse dans les mêmes conditions qui ont fait son succès au fil des années : la rencontre en physique dans les salles du public avec des films et aussi avec leurs cinéastes pour en parler après les projections. Il y a un réel désir d’oublier les festivals en streaming virtuel à distance pour cause de pandémie et même d’oublier les masques, et de retrouver le plaisir du grand-écran dans des salles pleines. Et particulièrement à Toulouse donc cette soif de découvrir des films venus des différents pays d’Amérique Latine.
L’équipe de CinéLatino a programmé dans ses différentes sections une grande variété de genres de films avec une prédominance pour les jeunes cinéastes les plus prometteurs. Il y avait autant du drame familial émouvant (El arbol rojo, Marte um, Los lobos, Rio Doce…) que des expériences stylistiques (La calma, Mama mama mama, Le grand mouvement, Madalena…).
Également quelques affiches de stars avec le chilien Alfredo Castro dans plusieurs films dont en particulier en rôle principal dans Inmersion (thriller avec un père de famille et ses deux grandes filles sur un bateau qui vont aider des naufragés louches…), le trio Penélope Cruz/Antonio Banderas/Oscar Martinez dans Compétition officielle (passé au Festival de Venise, où une réalisatrice et deux acteurs font des répétitions des scènes pour tourner un futur film où se joue avec humour une guerre des égos…). L’actrice franco-chilienne Leonor Varela est venue elle présenter La vaca que canto une cancion hacia el futuro (la réapparition d’une femme disparue perturbe sa famille tandis que autour une épidémie semble faire mourir les animaux…).
Beaucoup de films (toutes sections confondues) avaient comme point commun d’être des fictions avec un réel ancrage documentaire, avec une histoire scénarisée qui veut témoigner voir dénoncer d’une situation subie par certaines personnes d’une population. Madalena c’est le meurtre d’une femme trans (après bien d’autres) au Brésil, La calma c’est un grand propriétaire terrien qui exproprie un vieux paysan mourant en Argentine, Los lobos c’est une femme mexicaine ayant émigrée aux Etats-Unis qui recherche du travail pendant que ses deux petits garçons restent seuls, Camila saldra esta noche c’est une adolescente de 17 ans victime d’un harcèlement qui va devenir une militante féministe dans son école conservatrice en Argentine…
Un film qui était dans la compétition représente d’ailleurs justement un fort exemple de ‘fiction avec un réel ancrage documentaire’ : Mis hermanos suenan despiertos de la réalisatrice Claudia Huaiquimilla raconte autant la détresse et les espoirs de deux jeunes frères enfermés dans un centre de détention pour mineurs au Chili. Plusieurs autres jeunes enfermés avec eux dans des situations difficiles imaginent différentes sortes d’évasion autant dans leurs rêves que entre leurs quatre murs, et peut-être qu’une mutinerie pourrait être un moyen de sortir… Mis hermanos suenan despiertos est autant enthousiasmant que percutant, sa réalisatrice est passionnante (interview de Claudia Huaiquimilla et de son co-scénariste ici), et ça a été une impression partagée puisque le palmarès de ce Festival Cinélatino consacre ce film avec à la fois le Grand Prix du jury et aussi le Prix du Public !
COMPÉTITION LONG-MÉTRAGE DE FICTION
GRAND PRIX COUP DE CŒUR
MIS HERMANOS SUEÑAN DESPIERTOS de Claudia HUAIQUIMILLA (Chili)
Mention spéciale
EAMI de Paz ENCINA (Paraguay)
Mention spéciale
CAMILA SALDRÁ ESTA NOCHE de Inés María BARRIONUEVO (Argentine)
PRIX DU PUBLIC FICTION
MIS HERMANOS SUEÑAN DESPIERTOS de Claudia HUAIQUIMILLA (Chili)
PRIX CINE +
CAMILA SALDRÁ ESTA NOCHE de Inés María BARRIONUEVO (Argentine)
PRIX CCAS DE LA FICTION – PRIX DES ÉLECTRICIENS GAZIERS
EL ÁRBOL ROJO de Joan GÓMEZ ENDARA (Colombie)
PRIX FIPRESCI – PRIX DE LA FÉDERATION INTERNATIONALE DE LA PRESSE CINÉMATOGRAPHIQUE
RIO DOCE de Fellipe FERNANDES (Brésil)
PRIX SFCC DE LA CRITIQUE
LA CALMA de Mariano CÓCOLO (Argentine) & Mention spéciale du jury SFCC de la critique INMERSIÓN de Nicolás POSTIGLIONE (Chili)
RAIL D’OC – PRIX DES CHEMINOTS
EL ÁRBOL ROJO de Joan GÓMEZ ENDARA (Colombie) & Mention spéciale LA CALMA de Mariano CÓCOLO (Argentine)
PRIX LYCÉEN DE LA FICTION
UTAMA de Alejandro LOAYZA GRISI (Bolivie)
COMPÉTITION LONG-MÉTRAGE DOCUMENTAIRE
PRIX DOCUMENTAIRE RENCONTRES DE TOULOUSE SOUS L’ÉGIDE DES MÉDIATHÈQUES DE LA RÉGION
CANTOS QUE INUNDAN EL RÍO de Germán ARANGO (Colombie)
PRIX DU PUBLIC DOCUMENTAIRE LA DÉPÊCHE DU MIDI
DEL OTRO LADO de Iván GUARNIZO (Colombie)
PRIX SIGNIS DU LONG-MÉTRAGE DOCUMENTAIRE
DEL OTRO LADO de Iván GUARNIZO (Colombie)
COMPÉTITION COURT-MÉTRAGE FICTION ET DOCUMENTAIRE
PRIX RÉVÉLATION COURT-MÉTRAGE
LOS ENEMIGOS de Ana Katalina CARMONAC (Colombie)
PRIX COURTOUJOURS
BESTIA de Hugo COVARRUBIAS (Chili) & Mention spéciale FANTASMA NEON de Leonardo MARTINELLI (Brésil)
PRIX DU PUBLIC COURT-MÉTRAGE
FANTASMA NEON de Leonardo MARTINELLI (Brésil)
PRIX SIGNIS DU COURT-MÉTRAGE DOCUMENTAIRE
DEUS ME LIVRE de Carlos Henrique DE OLIVEIRA, Luis ANSORENA HERVÉS (Brésil)
PRIX CCAS DU COURT-MÉTRAGE – PRIX DES ÉLECTRICIENS GAZIERS
TIERRA de Gustavo GAMERO (Mexique)