Vesoul 2023 : Cyclo d’or pour « The Sales Girl » de Sengedorj Janchivdorj

Vesoul 2023 : Cyclo d’or pour « The Sales Girl » de Sengedorj Janchivdorj

Le Cyclo d’or du 29ème Festival des Cinémas d’Asie de Vesoul est attribué à … The sales girl, de Sengedorj Janchivdorj en provenance de Mongolie :

Lorsque Namuuna glisse sur une peau de banane et se casse la jambe, elle est obligée de trouver un remplaçant pour son travail de l'après-midi qui exige beaucoup de discrétion. Et qui mieux que sa camarade Saruul timide et solitaire pour garantir le secret ? Il s’agit de tenir un Sex Shop, et, à la fin de la journée, d’aller remettre personnellement les gains de la journée à Katya, la propriétaire du magasin. Saruul est fascinée par Katya, son passé mystérieux, son nom russe exotique ; elle est franche, audacieuse, drôle et sexuellement libérée, tandis que Saruul est inexpérimentée et n'a même pas le courage de dire à ses parents ambitieux qu'elle préférerait être peintre plutôt que l'ingénieur nucléaire qu'ils voudraient qu'elle devienne…

Pour le Jury international présidé par Lee Yong-kwan (cofondateur et directeur du Busan International Film Festival), entouré d’Emily Jane Hoe (directrice du Festival International du Film de Singapour), du réalisateur kazakh Yerlan Nurmukhambetov et du réalisateur philippin Mikhail Red, il y a eu une unanimité en faveur de ce film. Et la fraîcheur de The sales girl avait déjà été remarquée et primée dans d’autres festivals comme le Osaka Asian Film Festival et le New York Asian Film Festival. Il lui faut désormais trouver un public plus large en lui souhaitant une future distribution en salles.

La Mongolie est l’un de ces pays asiatique d’où parfois des films sont à l’affiche en France avec un certain succès sur la durée, comme eceux de la réalisatrice Byambasurew Davaa (Le chien jaune de Mongolie, Les deux chevaux de Gengis Khan, L’histoire du chameau qui pleure). Le FICA de Vesoul programme régulièrement des films mongols, et la cinématographie du pays avait été à l’honneur du Festival en 2018 avec un large panorama historique de son cinéma : Le Chemin de Norjmaa (1938), Le Réveil (1957), Harmonica (1963), La corde (1991)…

Palmarès du 29e Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul :

CYCLO D’OR D’HONNEUR : au sud-coréen Lee Yong-kwan président du Festival International du Film de Busan pour son action en faveur du cinéma, et au réalisateur turc Semih Kaplanoğlu pour l’ensemble de son œuvre.


CYCLO D’OR : THE SALES GIRL de Sengedorj Janchivdorj (Mongolie): « décidé à l’unanimité par le jury international, The Sales Girl est un film chaleureux, sincère et charmant qui témoigne de la main claire et assurée du réalisateur. Les performances sont fortes, et l’utilisation de l’humour et de la musique est particulièrement efficace. »

The Sales Girl : Cyclo d’or dans les mains de son réalisateur Sengedorj Janchivdor

Par ailleurs, trois films d’Asie de l’est, d’Asie centrale et du Moyen-Orient ont reçu plusieurs prix : Froid comme le marbre (trois récompenses), No end et A letter from Kyoto (deux trophées chacun).

GRAND PRIX DU JURY : FROID COMME LE MARBRE de Asif Rustamov (Azerbaïdjan): « réalisé de manière experte avec des performances obsédantes, cet examen de nos histoires et réalités incontournables est captivant jusqu’à son inévitable aboutissement dans le sang-froid. »


PRIX DU JURY EX-AEQUO : NO END de Nader Saeivar (Iran): « pour avoir su raconter l’histoire tragique d’un homme simple avec peu de moyens, de manière minimaliste et traduire ce drame visuellement.« ; et A LETTER FROM KYOTO de Kim Min-ju (Japon): « premier film très abouti pour une jeune réalisatrice, A Letter from Kyoto aborde avec justesse les relations et les défis générationnels, des thèmes universels auxquels le public peut s’identifier et partager avec la famille au cours de son périple, notamment grâce à la bonne interprétation des acteurs. »


PRIX DU JURY NETPAC : FROID COMME LE MARBRE de Asif Rustamov (Azerbaïdjan): « pour sa narration cinématographique forte et glaçante de la relation entre un père et son fils. Le jury apprécie les excellentes performances de l’ensemble des interprètes. »
PRIX MARC HAAZ : FROID COMME LE MARBRE de Asif Rustamov (Azerbaïdjan): « pour son expérience émotionnelle particulière d’une relation père-fils, renforcée par les performances impressionnantes des acteurs. »


PRIX DU JURY DE LA CRITIQUE : NO END de Nader Saeivar (Iran): « pour sa description franche de la société iranienne, pour la dimension kafkaïenne du scénario, pour la simplicité et l’efficacité de la mise en scène et pour l’interprétation subtile de tous les acteurs. Nous l’applaudissons également comme un bel exemple de cinéma du courage.« 


PRIX DU JURY INALCO : BEHIND VEILS de Praveen Morchhale (Inde): « pour cette satire critique de l’Inde contemporaine, pleine d’humour et de finesse. Le réalisateur aborde des thèmes graves avec légèreté, il met en scène l’absurdité et les dysfonctionnements des institutions familiales, administratives, politiques et sociales.« 

COUP DE CŒUR INALCO : A LETTER FROM KYOTO de Kim Min-ju (Corée du sud): « le jury a été enthousiasmé par la façon dont la réalisatrice traite du souvenir et de l’identité nippo-coréenne. »


PRIX DU PUBLIC DU FILM DE FICTION : #LOOKATME de Ken Kwek (Singapour)
PRIX DU JURY LYCÉEN : #LOOKATME de Ken Kwek (Singapour)
PRIX DU PUBLIC DU FILM DOCUMENTAIRE : LA LANGUE DE MA MERE de Jean-Baptiste Phou (France-Cambodge)
PRIX DU JURY JEUNE : ROOTS IN THE WIND de Soraya Akhlaqi (Afghanistan) [lire notre rencontre avec la réalisatrice]

Il y a déjà prévues des projections de ces films primés à Paris : au Musée Guimet (du 21 au 23 avril) et à l’auditorium de l’Inalco.