Elle récupère ses enfants en voiture : un, deux trois, quatre, cinq enfants ! Des grands ados et des plus jeunes, ils prennent trop de place pour cette smala. Les cinq progénitures prennent toute la place dans la voiture comme dans la vie de Toni…
Le pitch : Antonia, dite Toni, élève seule ses cinq enfants. Un job à plein temps. Elle chante aussi le soir, dans des bars, car il faut bien nourrir sa famille. Toni a du talent. Elle a enregistré un single qui a cartonné. Mais ça, c’était il y a 20 ans. Aujourd’hui ses deux aînés s’apprêtent à rejoindre l’université. Alors Toni s’interroge : que fera-t-elle quand toute sa progéniture aura quitté le foyer ? A 43 ans, est-il encore temps de reprendre sa vie en main ?
« Super maman » célibataire de 43 ans qui assure, en apparence. Mais Toni est surtout une maman débordée… Elle aspire à se (re)trouver elle-même et à un projet de boulot à l’aveni. Mais elle prend conscience que ses enfants sont un frein à son épanouissement… Toni s’est oubliée en élevant les gosses.
Toni en famille est deuxième long métrage de Nathan Ambrosioni – à seulement 24 ans -. La valeur n’attend pas les années. Il bricole des films depuis son adolescence et pas seulement des courts, deux longs métrages d’horreur ont d’ailleurs circulé en festivals et dans certains pays (on a vu son long Therapy quand il avait alors que 17 ans!). Virage vers un changement de registre avec Les Drapeaux de papier sorti en 2018 (avec Noémie Merlant et Guillaume Gouix), qui se prolonge avec ce Toni en famille qui met en lumière (et en larmes) Camille Cottin. Peu importe sa jeunesse, Nathan Ambrosioni a déjà montré qu’il sait écrire des rôles forts pour pour mettre en valeur des grandes actrices. Cette fois toute l’histoire tourne autour de Camille Cottin, lumineuse.
« C’est quand que j’ai une journée tranquille moi ? »
La construction du scénario est assez simple. Dans un premier temps, les cinq enfants sont vu comme un groupe qui se chamaille beaucoup. Progressivement, l’histoire isole les problèmes de chacun et l’effet produit sur la mère, amère. Elle va devoir encourager le secret d’un coup de coeur amoureux d’une de ses filles, appréhender les difficultés de communication de l’un de ses garçons, supporter qu’une autre fille se préparer à quitter la maison… Cette grande fratrie d’enfants sont très différents avec Léa Lopez, Thomas Giora, Louise Labèque, Oscar Pauleau et Juliane Lepoureau mais très vite on intègre que tous composent cette famille qui épuisante.
Le film comporte parcimonieusement quelques éléments liés à la jeunesse du réalisateur (comme l’émission de chansons « Star Academy ») et des adolescents (vidéoblog sur les réseaux sociaux, la plateforme d’orientation Parcoursup). juste assez pour faire sentir un possible décalage de génération. Car il y a la question de l’âge de la mère Toni qui revient à plusieurs moments : quand elle se fait draguer, quand elle cherche un autre travail, quand elle voudrait reprendre des études. Difficile d’être une quadra au bord du burn-out familial.
Toni en famille évoque de manière délicate le passage du temps. Le temps d’une remise en perspective de l’identité de Toni, vaguement ex-chanteuse, qui aspire à être autre chose qu’une mère. Sans être un grand film, ni atteindre la frénésie angoissante d’À plein temps (avec Laure Calamy), le film évolue au rythme du quotidien de ces six compagnons, entre petites crises et reconciliations, où chacun a le désir plus ou moins avoué de s’émanciper des autres. Il y a de l’espoir pour tout le monde…
Toni en famille Réalisation : Nathan Ambrosioni Scénario : Nathan Ambrosioni Casting : Camille Cottin, Léa Lopez, Thomas Giora, Louise Labèque, Oscar Pauleau et Juliane Lepoureau Sortie en salles : 6 septembre 2023 Durée : 1h36