Trois questions à Ariane Ascaride, marraine de la 17e édition de Mon Premier Festival

Trois questions à Ariane Ascaride, marraine de la 17e édition de Mon Premier Festival

Comme tous les ans au moment des vacances de la Toussaint, Mon Premier Festival est de retour avec dix jours de projections, avant-premières, ateliers et rencontres à destination du jeune public du 20 au 29 octobre. Pour l’occasion, nous nous sommes entretenus avec la marraine de cette 17e édition, la comédienne Ariane Ascaride.

Ecran Noir : Qu’est-ce que cela représente d’être la marraine de ce beau festival à destination du jeune public ?

Ariane Ascaride : Je ne sais pas si ça représente quelque chose. Je me dis surtout que c’est indispensable de faire un festival comme celui-là, et donc ça me fait très plaisir de pouvoir l’accompagner cette année. Un premier festival, c’est pas rien pour un jeune spectateur, qui peut être un premier spectateur. Ces enfants qui viennent à ce festival, c’est le public de demain ! Il me semble primordial de leur donner à voir un large éventail de films, de leur faire découvrir qu’il y a un cinéma différent, venu d’autres pays, mais avec une universalité de sentiments. Mon Premier Festival, c’est bien sûr un moment de découvertes !

EN : Quels sont vos propres souvenirs d’enfance liés au cinéma ?

AA : Il y a deux films qui m’ont marqué : Le Ballon rouge d’Albert Lamorisse, qui est absolument magique. J’ai obligé mes filles à le regarder, et je vais obliger mon petit-fils à le voir aussi. Comme ça, il verra un Paris qui n’existe plus. Et puis, découvrir des classiques, c’est important. L’autre film, c’est Le cerf volant du bout du monde de Roger Pigaut, qui m’avait complètement fascinée. J’ai même une affiche originale chez moi, sous verre, parce qu’elle est très fragile.

Mais il faut dire que je viens d’une famille où on allait au cinéma deux fois par semaine. J’allais tout voir : on ne se souciait pas de savoir si c’était pour les enfants… J’ai toujours fait ça. A 12 ans je voyais L’évangile selon St Matthieu de Pasolini, et une production hollywoodienne sur la Bible avec un Jésus blond aux yeux bleus et des tonnes de figurants… Mais finalement, je trouve ça plutôt bien : je suis pour le mélange des publics, parents, enfants… Il y a plein de films qui réunissent les deux : La Mélodie du bonheur, Les Demoiselles de Rochefort, Ma vie de Courgette…

J’ai aussi été marquée par Julie Andrews : Mary Poppins, La Mélodie du bonheur, Victor et Victoria… C’est une comédienne sublime. On avait tous envie d’être ami.e.s avec Julie Andrews. Ou Jean Gabin dans Les Misérables ! On avait toutes envie d’être Cosette !

EN : Cette année, le festival propose une thématique nature, évidemment liée aux questions environnementales contemporaines. On sent que le cinéma demeure un outil formidable pour éveiller les consciences…

AA : C’est vraiment un art populaire, le cinéma ! Enfin, quand ça peut ne pas être trop cher, parce que ça reste cher. Mais oui, il en va aussi de la responsabilité du cinéma. Les réalisateurs et les réalisatrices ne s’y trompent pas. Ils s’en servent pour être dans l’actualité, raconter ce qu’on est en train de vivre. C’est ça l’art : avoir ce regard. Cette thématique sur la nature, c’est indispensable. On a fait tellement de bêtises. On laisse le monde dans un équilibre si précaire… Ca me semble la mondre des choses de proposer cette réflexion.

Il y a également une très belle programmation sur le cinéma iranien : c’est très important car le cinéma iranien pour enfants est sublime. C’est aussi la possibilité de découvrir une autre culture, une autre manière de vivre, des paysages différents… Un pays où l’on ne va pas en ce moment, sur lequel il peut y avoir des fantasmes. Alors qu’on se rend compte qu’il y a une universalité incroyable dans ce cinéma.