Timothée Chalamet, la fulgurante ascension d’un acteur prodigue

Timothée Chalamet, la fulgurante ascension d’un acteur prodigue

Pour la plupart, il a été un coup de foudre nommé Elio. Un jeune homme qui prenait le soleil d’Italie, se masturbait avec une pèche, et pleurait à chaudes larmes son premier grand amour de vacances un soir d’hiver, près de la cheminée.

Depuis, en cinq ans, Timothée Chalamet s’est imposé comme un acteur incontournable, prenant plusieurs longueurs d’avance sur les collègues de sa génération. À peine 28 ans, et son nom français brille déjà sur les tapis rouges, dans des publicités bleues et sur les grands écrans blancs.

Du côté paternel – le correspondant du Parisien à New York et éditeur pour l’Unicef, lui-même fils d’un pasteur installé en la Haute-Loire -, il hérite d’un amour pour les Verts de Saint-Etienne et d’un passeport français. Du côté maternel – une diplômée de Yale passée par Broadway avant de devenir agente immobilière -, il suit la lignée du show-biz avec un grand-père scénariste, un oncle et une tante producteurs. « Je dois mon sens de l’observation à mon côté français, tandis que mes origines américaines m’ont davantage poussé au métier d’acteur » explique-t-il dans un entretien au Monde.

Malgré cela, entre un accent sur son prénom et un t à la fin de son patronyme, ses premières mentions dans les génériques sont souvent mal orthographiées. À chaque fois, sa mère tente de rectifier les erreurs par courrier. Cela devient quand même u gag récurrent des Late Shw, jusqu’à Jimmy Fallon qui lui dédiera un rap sur la prononciation de Ti-mo-Tay Cha-la-me-tte.

Pur new-Yorkais – du quartier gentrifié Hell’s Kitchen -, scolarisé à LaGuardia High School of Music & Art and Performing Arts (rappelez-vous, l’école de Fame), Timothée Chalamet débute précocement sa carrière, avec des publicités et des apparitions pour la télévision (dans des séries policières le plus souvent). A 16 ans, il monte sur les planches « Off Broadway » pour incarner un jeune homme curieux sexuellement dans The Talls. Vite repéré, il tient ensuite des rôles récurrents dans des séries comme Homeland, en fils rebelle du Vice-président.

Quand on parle d’ascension fulgurente, il ne se passe pas dix ans entre son premier tournage de cinéma (Men, Women and Children de Jason Reitman) et sa double surexposition comme tête d’affiche dans les blockbusters Wonka et Dune 2. Et c’est sans parler de la déferlante médiatique autour de ses tenues vestimentaires dans les festivals, galas et autres événements mondains, où il destructure les codes fashion masculins et ose matières, coupes et couleurs habituellement réservées aux femmes. L’effet Chalamet le conduit à être le premier homme en couverture du Vogue britannique. On ajoute à cela qu’il devient en 2023 le nouveau visage bleuté du parfum Bleu de Chanel, succédant à feu Gaspard Ulliel, dans une publicité réalisée par Martin Scorsese.

Des débuts pas stellaires

Pendant cette première décennie de carrière, Timothée Chalamet a conquis un monde qui cherchait son nouveau DiCaprio. Pourtant, durant ses premières armes au cinéma, un seul film s’est avéré marquant : Interstellar de Christopher Nolan, où il interprète le fils de Matthew McConaughey. Pour le reste (Worst Friends, One & Two, Beyond Lies, Love the Coopers, Miss Stevens, Chaudes nuits d’été), ce sont plutôt des ratages. À côté, sa vidéo de lycée, où il rappe Lil Timmy Tim, est un bijou d’expérimentation drôlatique. « Après la fin du lycée, j’avais souvent la tête dans les nuages, je fantasmais ma future vie d’acteur, et je négligeais complètement celle que je menais. J’étais complètement déconnecté des choses concrètes de la vie. Ce n’est jamais bon » assume l’acteur.

C’est au théâtre qu’il s’impose le mieux. Pour Prodigal Son, pièce autobiographique de John Patrick Shanley, il joue un lycéen du Bronx infiltré dans une école privé chic de la Nouvelle Angleterre. Avec cette prestation, où il est tour à tour violent, surdoué, un brin fou et allumé, sans doute pour combler une solitude ravageuse, il est nommé pour le Drama League Award et remporte un Lucille Lortel Award, comme meilleur comédien du Off-Broadway. Mais, surtout, un spectateur le remarque : le réalisateur italien Luca Guadagnino.

Bromance sulfureuse

Nous sommes en 2016. À l’époque, Chalamet voit les bons rôles lui passer sous le nez, audition après audition. Le cinéaste d’Amore et A Bigger Splash le choisit pour être Elio dans l’adaptation du roman d’André Aciman, Call Me By Your Name. Un modeste budget autour d’une romance estivale homosexuelle dans l’Italie du début des années 1980. Timothée Chalamet hérite de son premier grand rôle de cinéma. Avec son charme de jeune premier, son allure twink si européenne et ses humeurs aussi variables que ses poussées de testostérone, Chalamet et Elio vont fusionner dans nos esprits. Une épaisse chevelure ondulée, des yeux verts, la peau pâle, la slihouette longiligne, la machoire anguleuse… Le corps est un outil primordial pour lui. Il n’a pas peur de le tordre dans tous les sens, de le dompter ou de le laisser aller dans des chorégraphies étudiées ou faussement ridicules.

Elio est un gosse irrésistible, touchant et parfois insupportable. Il tourne autour d’Armie Hammer, objet de désir (compréhensible) et sujet de frustrations (contexte oblige), qu’il écrase au fil des scènes. Il crashe aussi une pêche lors d’une scène de branlette mémorable (maus suggestive). Mais c’est bien l’épilogue, poignant, soit la succession du fabuleux monologue paternel (Michael Stuhlbarg) et de la mélancolie désespérée du jeune amoureux brisé un soir de Noël, qui scotche spectateurs et critiques. Le film rapporte dix fois son budget.

Pour Chalamet, c’est le début d’un coup de foudre avec un fan club qui va s’agrandir avec les années. C’est aussi une reconnaissance précoce grâce à des nominations comme meilleur acteur aux Oscars, British Awards et Golden Globes, le prix de la révélation aux Hollywood Film Awards et le prix de l’interprétation masculine aux Independent Spirit Awards.

De quoi s’installer rapidement parmi les étoiles montantes sollicitées à Hollywood, broyeur insatiable de nouveaux talents, et toujours en quête d’une icône pour les milléniaux et la génération Z. La Chalametmania va tout emporter.

Pourtant, si elle a été rapide dans le temps, elle a été construite patiemment au cinéma. Timothée Chalamet a conscience que l’exigence est plus pertinente que la compromission. En cela, il ne va pas accepter que des premiers rôles, ou des blockbusters.

Les filles de Greta

On le retrouve l’année suivante dans un film de Greta Gerwig, encore réalisatrice de films indépendants, bien avant Barbie. Il accepte un second-rôle dans Lady Bird, avec Saoirse Ronan en partenaire. Ami loyal, petit ami fugace et un peu menteur, Chalamet explore la fluidité des amours. Il retrouve, par fidélité, Gerwig et Ronan dans Les Filles du Docteur March, classique littéraire brillamment remis au goût du jour. Il est le garçon au milieu d’une bande de femmes (Meryl Streep, Laura Dern, Emma Watson, Florence Pugh), celui que deux sœurs convoitent pour qu’il devienne leur époux. L’acteur n’a pas besoin d’être en tête d’affiche, même si le marketing abuse de son nom dans la promotion, pour s’imposer et étendre un peu plus son registre.

Entre temps, on le voit en soldat dans Hostiles de Scott Cooper, western qui s’avère tragique pour son personnage, et dans My Beautiful Boy de Felix Van Groeningen, aux côtés de Steve Carell. Chalamet reprend les commandes d’un film avec ce rôle de toxicomane en conflit avec son père. Il démontre une fois de plus que son jeu s’épanouit davantage dans le drame et les névroses, et que les personnages paumés lui vont comme un gant. Pour lui, « Interpréter un jeune individu perdu et plein de haine envers soi-même, c’est quelque chose qui parle universellement. Je pense que le rôle de tout acteur est d’être aussi authentique que possible et de se mettre à nu comme une plaie ouverte« . Une deuxième nomination auxx Golden Globes confirme qu’il est sur la bonne trajectoire.

Insaisissable, saoûlant les journalistes de paroles, sourires et gentilles anecdotes, il soigne son image. Mais il n’est pas à l’abri d’un faux pas. Celui-ci arrive assez vite. Il tourne Un jour de pluie à New York, avec Elle Fanning. Le film est réalisé par Woody Allen et produit par Amazon. Mais en plein #MeToo, les accusations d’agression sexuelle contre le réalisateur ressurgissent. La sortie du film est suspendue. L’acteur, pourtant excellent dans le film, réprouve publiquement sa participation, et reverse son salaire à diverses associations féministes et LGBTQIA+. « Jusqu’à présent, j’ai choisi mes rôles tel un jeune acteur cherchant à marcher dans les pas de ceux que j’admire. J’ai désormais appris qu’un bon personnage ne devait pas être mon seul critère de sélection » écrit-il sur Instagram. Reniement regrettable pour certains, compromis dans l’air du temps pour d’autres.

Au-delà de cette affaire, et à travers ses rôles, l’acteur démontre quand même sa conscience politique. « De nombreuses luttes demeurent pour les minorités. Ce n’est pas rien aujourd’hui de réfléchir à des représentations positives et encourageantes au cinéma pour les générations présentes et à venir » rappelle-t-il dans Libération.

Avec Le Roi, aux côtés de Robert Pattinson et Lily-Rose Depp et diffusé sur Netflix, il s’attaque à Shakespeare et Henri V. Dans ce film sombre et violent de David Michôd, il poursuit sa lune de miel avec la critique, même si le film, passablement ennuyeux, ne marque pas les esprits. C’est le moment pour le comédien de tenter l’aventure du blockbuster. Mais il se voit éconduit pour être le prince de la version en prises de vues « réelles » de La Petite sirène.

Héros rebelle

L’acte manqué avec Disney va lui ouvrir d’autres portes, celles du concurrent Warner Bros. Avant tout, le jeune acteur a prouvé qu’il pouvait être caméléon, dans des genres très variés. Son retour au théâtre, avec comme partenaire la légendaire Eileen Atkins, est annulé à cause des confinements liés à la pandémie de la Covid-19. Son planning surchargé l’empêchera de revenir sur les planches quand la pièce sera finalement produite.

Rien qu’en 2021, Timothée monte les marches du festival de Cannes au printemps, foule le tapis rouge de Venise en fin d’été et envahit les foyers Netflix à Noël. Le culte Wes Anderson l’enrôle pour sa nouvelle fantaisie très francophile, The French Dispatch. Avec un nom de réalisateur italien (Zeffirelli), une aventure sexuelle transgénérationnelle (Frances McDormand) et un personnage de meneur de révolte soixante-huitarde (dans les bistrots) au destin aussi fatal que symbolique, Chalamet charme la croisette et entre dans le panthéon andersonien.

Puisqu’il n’a pas été prince pour Disney, il le sera pour Warner dans la saga SF culte, Dune. Denis Villeneuve, autre cinéaste hollywoodien adulé, lui offre le personnage de Paul Atréides, sorte de David contre Goliath, d’Élu parmi les Justes. A priori pas taillé pour le rôle, tant Chalamet semble ne manger que quelques pommes par jour et ne pas avoir besoin de muscu pour garder le ventre plat. Héros non protéïné, il se fond dans les habits de ce charmant prince avec une aisance remarquable, au milieu d’un casting charismatique (Zendaya, Rebecca Ferguson, Josh Brolin, Oscar Isaac, Jason Momoa…). Le succès du film (400M$ dans le monde), pari pourtant risqué pour le studio, permet de confirmer deux suites, conformément à la vision originelle du réalisateur canadien.

Après Elio, idole indie, Timothée est donc Paul, héros de blockbuster. La côte de Chalamet explose. Et ce n’est pas fini puisque Netflix sort Don’t Look Up : Déni cosmique, du réputé et rare Adam McKay, pour les fêtes. Le comédien s’invite, là encore en second-rôle, dans cette « farce » apocalyptique, parabole du réchauffement climatique, en gamer, skater et croyant. Fiancé éphémère de Jennifer Lawrence, son personnage à la fois désabusé et mystique, qui a la charge d’illuminer légèrement cette fin du monde. Le film est l’un des plus gros succès de Netflix et devient un symbole du mouvement écologiste partout sur la planète. Mentionnons que l’acteur est, avec ce drame spectaculaire, à l’affiche de cinq œuvres nommées à l’Oscar du meilleur film. Il a alors à peine 26 ans.

Dahl et Dylan

À travers ces trois rôles, Timothée Chalamet incarne une certaine idée de la résistance au monde capitaliste, illibéral et intolérant. Inconsciemment ou pas, ce sont trois films où il incarne un jeune protestataire, un combattant de la tyrannie et un citoyen en rupture du système. Trois romantiques prêts à mourir pour leur cause.

On pourrait ajouter à ces valeurs la fidélité. Dans ses films, Chalamet ne trahit jamais personne. Dans sa filmographie, on le retrouve deux fois chez Gerwig, mais aussi chez Villeneuve (en attendant un troisième opus de Dune et un autre projet épique) et deux fois chez Guadagnino, qui l’enrôle pour Bones and All. Ici, il tente de contrecarrer son image de jeune homme propre et lisse, séduisant et glabre. Il est impeccable dans ce rôle de ce jeune cannibale amoureux. Un Bonnie and Clyde sous forme de road trip en chair, en os et en sang. Une métaphore, encore, sur l’effondrement de la civilisation. Le film déçoit mais Chalamet continue d’envoûter la critique avec un personnage vulnérable sous sa noirceur apparente.

Le public ne le suit pas vraiment dans cette incursion vers l’horrifique. Warner Bros va, une fois de plus, lui permettre de faire oublier cette petite déviance art et essai.

Une fois la suite de Dune tournée, avec Florence Pugh, Javier Bardem et Léa Seydoux en valeurs ajoutées au casting, Timothée Chalamet se lance un nouveau défi, cette fois-ci visant le public le plus large possible : un film musical, léger, coloré, enchanteur, familial.

Wonka est le prequel de Charlie et la Chocolaterie. Le personnage a déjà été incarné par Gene Wilder et Johnny Depp. Chalamet a la responsabilité d’inventer un Willy Wonka jeune, idéaliste, optimiste, luttant contre les cartels, les institutions et la corruption pour réaliser ses rêves (au cacao). Sous la maîtrise de Paul King, à qui l’on doit les fabuleux Paddington, Wonka devient une œuvre aussi sucrée que délicieuse, délicate que consensuelle. Pas de place pour la morosité, sentiment qui l’a souvent traversé pendant les années covidées, pas plus que pour l’originalité. Cependant, Timothée doit appendre à danser et chanter. Pour la première fois, il est assigné à doper la joie de vivre qui est en nous et de faire oublier les soucis des spectateurs. Il épate encore la galerie et obtient une troisième nominations aux Golden Globes. Et empoche 9 millions de dollars au passage.

Au firmament? Dans sa génération, il a pris un train d’avance sur George MacKay, Lucas Hedges, Austin Butler, Barry Keoghan, Aaron Taylor-Johnson ou Paul Mescal. Il n’y a bien que son grand ami Tom Holland, qui a une popularité plus grande grâce aux Marvels. Notons que Chalamet lui a chippé le rôle de Willy Wonka. Mais c’est de bonne guerre puisque Holland avait emporté la bataille pour être Spider-Man.

Chalamet vise les étoiles. Entre la promo de Wonka et celle de Dune 2, il tourne A Complete Unknow, biopic sur Bob Dylan (il est évidemment Bob) signé James Mangold. S’attaquer à un tel monument peut s’avérer payant pour décrocher une statuette. Toujours en 2024, Denis Villeneuve a suggéré qu’il pourrait être Octave dans son Cléopâtre (la reine d’Egypte serait incarnée par Zendaya).

Multiplicity

Réputé bosseur, il ne lésine pas sur la préparation de ses rôles. « Le danger, c’est que l’on puisse finir par se concentrer davantage sur ce qui se passe hors caméra que sur ce qui se passe devant la caméra. On ne veut pas divertir juste pour le plaisir de divertir. Le travail doit être le travail. S’il résonne, il résonnera, et alors les gens seront naturellement curieux de savoir comment on est arrivé à cette destination. Il ne doit pas s’agir de la manière dont on y parvient » affirme le comédien. Il aime s’immerger dans l’inconnu, explorer des territoires qui lui sont étrangers. Ainsi, son temps se scinde en deux tempo : le millimétré, tel un métronome précis, quand il travaille (promo, tournage, mondanités, publicités), et le flottant, où il se ressource, profite de la vie (des matchs de sport essentiellement) ou construit ses personnages. Ainsi, il s’ouvre au monde, passe-temps préféré, et laisse voguer ses « questionnements existentiels » (comme il l’a confié à GQ), positifs ou négatifs.

Malgré l’ampleur des projets autour de l’acteur, l’incertitude plane toujours.

En vitrine, il souffle un vent de fantaisie propre à sa jeunesse. Même quand des douleurs intimes le hantent.

Parfois cela s’étale dans les pages people, avec la fille de Madonna il y a dix ans, avec une Kardashian ces temps-ci. As du déboublement et pas loin de la schizophrénie, il suffit de le voir s’amuser, entre parodie et autodérision, dans le Saturday Night Live, où il vient tantôt pour la promo, tantôt en rôle récurrent. Inoubliable quand il pastiche Troye Silvan en slip rouge dans le SNL ou qu’il s’autoparrodie en mauvais rappeur. Impeccable quand il joue un Edgar aux mains d’argent pour une pub ou un cannibale (décidément) dans un court-métrage. Professionnel quand il présente le prestigieux Met Gala. Chalamet aime déjouer l’image qu’on aurait de lui. Pour unifier tout cela, il pose un vernis de « bon élève », transmettant sa bonne humeur partout. Y compris en promo. Un bon client sur les plateaux. De quoi attiser les braises de la Chalametmania. Même si on a davantage l’impression que le feu a déjà pris, que les flammes ne quittent pas ses yeux mais qu’il ne reste pour l’instant que des volutes de fumée après son passage.

Mais dans l’arrière boutique, tel un félin agile et souple, dont le physique frêle pourrait tromper les plus féroces, Timothée Chalamet dégage une fausse insouciance et une vulnérabilité feinte. Indolent en apparence, mais finalement hyperactif, angoissé et prudent, il cherche un équilibre entre une vie « normale » et routinière et le statut qu’il souhaite atteindre. Ambitieux, certainement. Compétiteur, personne n’en doute. Doué, assurément. Ne nous y trompons pas : ce garçon nonchalent a les crocs. Il assène : « Tu es le capitaine de ton destin. Le maître de ton destin et le capitaine de ton âme. » Pour aussitôt ajouter : « On se rend compte qu’on est qu’un clown parmi d’autres sur la piste. »