C’est la rentrée, et la saison automne/hiver est lancée à Venise, Toronto, Telluride, et pour, en France à Angoulême et à Deauville.
2024 marque un anniversaire sur les planches normandes puisqu’il s’agit du 50e Festival du cinéma américain de Deauville. La manifestation a pris de l’ampleur depuis sa création en 1975 : depuis 1995, il y a une compétition primée par un jury ; en 2006 il est doublé d’un second ‘jury de la révélation’ ; des prix d’honneur ont été ajoutés avec des hommages dès 1977, et depuis 2015 un ‘prix Le Nouvel Hollywood’ et à partir de 2018 un ‘prix Deauville Talent Award’.
Cette 50e édition sera ainsi rythmée par une floppée de prix permettant aux stars de rayonner et au festival de les attirer : la remise de ‘prix Le Nouvel Hollywood’ aux actrices Daisy Ridley, Mikey Madison et à l’acteur Sebastian Stan; deux ‘prix Deauville Talent Award’ à l’actrice Michelle Williams, et à Natalie Portman (elle était programmée l’année dernière pour accompagner le film May December de Todd Haynes, mais absente en raison de la longue grève des scénaristes et acteurs de 2023).
Il y aura aussi un Hommage à James Gray. Le réalisateur évoquera sa filmographie également lors d’une masterclasse (son premier film Little Odessa avait reçu un prix de la critique à Deauville il y a 30 ans), et un Hommage à Frederick Wiseman, documentariste légendaire.
D’autres talents sont attendus en Normandie : l’actrice Melissa Leo, l’actrice Juliette Lewis, l’acteur Tim Blake Nelson, le réalisateur Sean Baker pour Anora (Palme d’or de Cannes 2024), qui présentera ses premiers films inédits. De la Croisette aux planches, la migration annuelle accueillera Michel Hazanavicius, la réalisatrice Payal Kapadia, et même Francis Ford Coppola.
Cha bada bada
La cérémonie d’ouverture a débuté avec la chanson-culte du film de Un homme et une femme de Claude Lelouch (son dernier film, présenté hors compétition à Venise, fera la clôture de Deauville), chantée par Camélia Jordana. Pour marquer ce 50e anniversaire un nouveau ‘prix Nouvelle Génération’ a été remis à la jeune réalisatrice Malia Ann (fille de l’ancien président Barack Obama) pour son court-métrage The hear. Enfin a été projeté le biopic Lee Miller (avec en vedette Kate Winslet).
Toujours en ouverture, on a eu le droit à un Hommage à Michael Douglas pour l’ensemble de sa carrière (d’acteur, et de producteur). Entre le festival de Deauville et la famille Douglas c’est une longue histoire d’amitié et de fidélité. Le père Kirk Douglas était déjà venu plusieurs fois au festival de Deauville (en 1978, en 1999 pour les 25 ans du festival de Deauville, et un hommage en 2020 à titre posthume). Il avait aussi soutenu le festival à ses débuts en facilitant des rendez-vous entre les organisateurs et la Motion Picture Association of America.
Michael Douglas lui est venu plus souvent à Deauville (en 1990, en 1998 où il y rencontre Catherine Zeta-Jones qui deviendra sa femme ensuite, en 2007, en 2013) et donc de nouveau cette année. Ludivine Sagnier (membre du jury) lui a fait un discours d’admiration pour ce qu’il représente. Elle a joué avec lui dans la série Franklin (diffusé sur Apple TV), tournée en France principalement. Michael Douglas parle d’ailleurs un peu le français et a remercié beaucoup de gens pour cet hommage auquel il a été sensible, et qui arrive quelques jours avant son 80ème anniversaire. Il a dit préféré un petit rôle dans un bon film qu’un rôle principal dans un mauvais film, rappelant qu’il a travaillé aussi dur pour ses quelques échecs que pour ses films à grand succès.
Et à Deauville, qui pourra prédire le destin des films présentés?
