Cannes 2024 | Le palmarès des meilleures soirées 

Cannes 2024 | Le palmarès des meilleures soirées 

Comme le dit si bien Hugo Bardin alias Paloma, membre du jury de la Queer Palm 2024 : « Tous les gens qui sont là ne sont pas forcément là pour parler de cinéma« . C’est un constat que tout cinéphile présent au Festival de Cannes peut se faire et qui n’a de cesse d’être mis en avant sur les réseaux sociaux.

Néanmoins, si le Festival reste avant tout connu à l’international pour sa Palme d’or, les fêtes organisées en parallèle font tout autant parler d’elles que certains films. Alors une fois n’est pas coutume, nous nous sommes infiltrés – c’est faux, nous étions invités – dans les meilleures soirées de cette 77e édition, à l’excpetions de celle de l’Académie des Oscars et de l’AmFar, beaucoup trop élitistes. L’occasion d’un débriefing sans langue ou gueule de bois sur la crème de la crème des festivités !

10. Le Petit Majestic

Le Petit Majestic

On ne va pas se mentir, le Petit Majestic reste notre petit chouchou, année après année, car c’est là-bas que l’on trouve le public le plus éclectique. Des journalistes lessivés par un enchaînement parfois indigeste de projections aux nouveaux blogueurs qui montent en passant par les festivaliers avides de rencontres, toute la planète cinéphile passe à un moment au Petit Majestic ! Ses détracteurs rappelleront encore une fois que sa devanture ne fait pas rêver, ce à quoi nous devrons encore répondre que si l’on jugeait un film à sa seule affiche, nous n’irions jamais voir de comédie française en salle. Ne pas lui donner sa chance, même pour une bière ou deux – si l’ambiance y est – dans un grand gobelet en plastique (oups, mauvais point), c’est cracher sur ce qui fait le cœur de Cannes : l’incongru !

9. Silencio

Le Silencio ⓒ Octave de B.

La boîte la plus connue de Cannes serait-elle passée à côté de son Festival ? C’est la question que l’on pose en connaissant le nombre de personnes – dont des VIP – qui y ont été refoulés cette année. Désormais convaincu que sa réputation suffit, le lieu a de plus en plus de mal à plaire aux jeunes clubbers. Il reste néanmoins un passage obligé des stars en raison de sa proximité avec le Palais des festivals. Voilà pourquoi c’est là-bas que Sean Baker a fêté sa Palme d’or pour Anora et que l’on a vu Isabelle Huppert, Michel Hazanavicius et Julie Gayet s’y encanailler. Pour redevenir LE club de Cannes, le Silencio doit se réapproprier l’esprit irrévérencieux de la Croisette, quitte à faire entrer un peu moins de banquiers (étrangers) aux mains baladeuses. 

8. Happy Hour de la Quinzaine des Cinéastes (C-Beach)

Happy Hour / Quinzaine des Cinéastes

Cette année, petite nouveauté, nous étions invités aux happy hour concoctés par la Quinzaine des Cinéastes. Et ne pas y aller aurait été une grave erreur tant il était plaisant de discuter de cinéma avec d’autres passionnés, qu’ils soient cinéphiles, journalistes, distributeurs, producteurs ou membres des équipes. Qui plus est, le soleil couchant était notre allié, sur la quaaaasi-totalité du Festival. Boissons et débats à volonté, que demander de mieux avant d’aller dîner ou d’enfiler un smoking/une robe de gala ?

Notons d’ailleurs que ces happy hours sont de plus en plus hypes. Celui de la Sacem, dans son jardin proche du Palais Stéphanie, valait le détour pour entendre et danser aux sons de Voyou, entre autres. Avec en bonus de la bière américaine, la fameuse Bud.

7. Soirée Les Reines du drame (Croisette Beach)

Les Reines du drame / La Semaine de la Critique

Après avoir présenté le film au public à la Semaine de la Critique , toute l’équipe a fait la fête (jusqu’à 2h, oui c’est tôt !) dans une ambiance electro-techno qui n’était peut-être pas au goût de tous mais a laissé des souvenirs impérissables en raison de chutes hilarantes sur la piste dans le sable. On a adoré se prendre au jeu, perruque argenté sur la tête, et le Philtre Mal (à base de la vodka bio Le Philtre et de la Ginger beer Three Cents). Ou peut-être était-ce le June Tea (à base de gin Jun Pêche, de citron vert et de thé glacé) ? On ne sait plus, certains détails restent confus !

6. Cocktail de Wallonie Bruxelles Images (plage du Majestic)

WBI / Marc Bossaerts

Une fois de plus, la Belgique a prouvé qu’elle savait fédérer (au moins à Cannes). Et c’est au traditionnel cocktail de WBI qu’il fallait être pour en prendre conscience. En plus de servir de la bière fraîche et du vin La Coste (on a préféré le vin blanc au rosé), les équipes de quatre coproductions belges étant à l’honneur : La Plus précieuse des marchandises de Michel Hazanavicius (en Compétition), Les Damnés de Roberto Minervini (Un Certain Regard), Everybody Loves Touda de Nabil Ayouch (Cannes Premières) et Sauvages de Claude Barras (Séances spéciales). C’était également l’occasion de croiser Axel et Vincent du duo The Penelopes – qui nous a laissé bouche bée avec leur DJ set lors de la Soirée de Clôture de la Semaine de la Critique l’année dernière. Cette fois, il ne manquait plus qu’une musique suffisamment audible partout sur la plage du Majestic pour en faire l’afterwork le plus cool de la Croisette !

5. Vertigo Motel Club (Skyfall)

Vertigo Motel Club

Nouveau Festival, nouveau Vertigo. Et quel Vertigo ! Finie la rue Rouguière, cette année le Vertigo Motel Club débarquait au 21 Boulevard de la République, un peu à l’écart de la Croisette, pour notre plus grand plaisir. Ce nightclub créé par Christopher Landais – également programmateur artistique du lieu et coordinateur général de la Queer Palm – était en effet le lieu de bien des fantasmes (réalisés ou tout nouveaux sur la liste !) Dans un univers feutré et un décor atypique proche d’une collaboration David Lynch x Le Baron, on y a pris une sacrée dose d’electro (avec Ixpé, Eva Peel, Kramp notamment), quand ce n’est pas Corinne qui nous a fait sauter sur des tubes adorés. Ceux de Kylie Minogue, Miley Cyrus et Dua Lipa étaient d’ailleurs les bienvenus – avec une mention spéciale pour les performances du Cabaret Les Moches, Jean-Baptiste Plumeau  et Loona Joans. Beaucoup plus grand et encore plus sexy, le Vertigo Motel Club nous a séduits ! Alors on s’y donne déjà rendez-vous l’année prochaine. En espérant une seule chose, que les Chupa Chups soient toujours en vente à côté des toilettes !

4. Soirée de Clôture de la Quinzaine des Cinéastes (C-Beach)

Quinzaine des Cinéastes

Chaque année, on ne peut s’empêcher d’espérer le fameux carton d’invitation pour venir se déhancher avec l’équipe du film de clôture de la Quinzaine des Cinéastes. Cette année, c’est aux Pistolets en plastique de Jean-Christophe Meurisse que revenait cet honneur. Avec ses masques à l’effigie de Xavier Dupont de Ligonnès, l’homme qui a visiblement inspiré tout le film, la soirée était belle et chaude. Quatre bars disséminés sur les côtés ont rapidement fait disparaître notre soif tandis que la foule a tout aussi vite trouvé sa place sur l’un des plus grands dancefloor de la Croisette. Avec son look reconnaissable de loin, la DJ Maia a ambiancé nos confrères comme rarement à coups de Blackpink, Vernis Rouge, Sainte Nicole, Ottis Coeur, ANNA et Tshegue. De quoi ravir les plus férus d’electro-pop et laisser songeurs les autres : les transitions auraient-elles disparu en 2024 ?

3. Rideau.

Rideau. / Théo Narcisse

Pendant des années, lorsque l’on parlait de « club ultra-sélect », c’est au Silencio que les choses se passaient. Cette année, Rideau. a tout simplement changé la donne ! Situé à une adresse que l’on ne vous livrera pas – l’entrée y est bien trop précieuse pour fanfaronner – ce nouveau club était the place to be. Politique simple : pas de photo, pas de vidéo. Ce qui laissait le temps d’apprécier le lieu aux proportions idéales, où l’on pouvait danser, chiller et papillonner en toute discrétion et sans jamais avoir le sentiment que l’on allait perdre son acolyte de soirée au moindre mouvement de tête. Ce qui ne nous a pas empêché d’y apercevoir des femmes au statut d’icône (l’ex-ministre de la culture Fleur Pellerin, Camille Cottin, Zaho de Sagazan et Charli XCX) et des hommes que l’on ne présente plus non plus (Augustin Trapenard, Jean-Claude Van Damme, James Franco, Gaspar Noé ou encore Gaspard Augé et Xavier de Rosnay de Justice). Côté musique, ce sont les sets de Cut Killer et Yuksek que l’on gardera longtemps en mémoire.

2. Soirée de Clôture de la Queer Palm (plage Magnum)

Queer Palm

Après les rooftops un peu trop étroits, la Queer Palm semble avoir trouvé son créneau en posant intelligemment ses valises sur la plage. Et pas n’importe quelle plage ! Après celle du 3.14, c’est sur celle de Magnum qu’il fallait être. Le meilleur glacier éphémère de Cannes accueillait en effet la cérémonie de remise de prix qui a couronné Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde d’Emannuel Parvu et le court-métrage Las Novias Del Sur d’Elena Lopez Riera. De quoi rendre le public réuni, (jeune, branché et flamboyant) complètement fou. Ou était-ce le live surprise d’Aloïse Sauvage ? L’artiste ouvertement lesbienne nous a proposé un medley de son deuxième album SAUVAGE – qu’on écoute en boucle depuis sa sortie ! Après l’atelier « confection de glaces personnalisées » (très calorique) et la découverte des trois bars distincts (dont un qui servait du champagne à volonté), il était temps de se déhancher sur un mix complètement fou de Corinne, aux côtés du jury de la Queer Palm et d’invités surprise comme Daphné Burki, de sublimes « créatures » et de festivaliers gender fluid au goût inoubliable. Dans un tout autre genre, la délégation indienne de The Shameless et de All we imagine as light dansait, fumait et riait pour continuer de rappeler que Cannes c’est aussi une fête. Que demander de mieux pour refermer cette édition ? 

1. Soirée de Clôture de la Semaine de la Critique (Croisette Beach)

Semaine de la Critique

Retour sur la plage pour la soirée la plus courue des fêtards cinéphiles en fin de festival. Il faut dire qu’après l’impressionnante fête à la Villa Rotschild l’an dernier, les organisateurs avaient une petite pression. Tout le monde ne peut pas prétendre au titre de meilleure soirée du Festival de Cannes ! Néanmoins, le DJ set de Babass nous en a mis plein les yeux et les oreilles. Si tant est qu’à force de danser, sauter et twerker sur les hits d’Aya Nakamura, Rosalia, Ice Spice, Daddy Yankee, Usher, Mura Masa, Kevinho et Maureen, on était sincèrement incapables de faire la distinction entre nos cocktails au gin de ceux au rhum blanc. N’est-ce pas à ça que l’on reconnaît les grandes soirées ? On vous le dit : on en redemande !