Année après année, le Festival de Cannes ne cesse de faire rêver les cinéphiles du monde entier mais pas que. Outre les films en compétition aux scènes surréalistes (Club Zero on te voit), les avant-premières mondiales qui tournent au fiasco (ouais, ouais, The Idol…) et les fausses polémiques (Frémaux et son vélo électrique), le Festival continue d’attirer des dizaines, des centaines voire des milliers de clubbers en quête de fêtes démesurées et d’un hédonisme assumé. De celles où il fallait être (vu ?) aux lieux cultes de la Croisette, petit tour d’horizon du haut du panier.
Le fiasco : Soirée Campari « Discover(red) » (Hôtel Martinez)
Il y a des jours avec et des jours sans. Ce soir-là, c’était clairement un jour sans. Entre une météo catastrophique et un service de sécurité complètement dépassé, la soirée « Discover(red) » a attiré tout Cannes. Et quand on écrit tout Cannes, on le pense sincèrement. Toute la Croisette semblait avoir reçu un e-mail d’invitation et ça, ce n’est jamais bon signe… Installée dans l’un des six palaces de la Croisette, nous n’avions qu’une seule hâte : découvrir l’intérieur de celui qui a longtemps été en rénovation, le Martinez. Après avoir passé une heure sous la pluie (avec un parapluie !), vu des journalistes (également invités) se faire refouler comme des malpropres, de jeunes femmes en talons manquer de se faire écraser en pleine rue faute de place sur le trottoir et des clients de l’hôtel l’air hagard, on a rendu les armes… Après tout, on n’était pas venus pour souffrir ! On préfère finalement et largement la superbe terrasse Campari dans le Palais…
10. Le Silencio
Après avoir marqué l’édition 2022 en accueillant la Soirée de Clôture de la Queer Palm, le Silencio est redevenu ce club archi branché pour notre plus grand plaisir (c’est à moitié vrai). Pour tout vous dire, on continue de s’y rendre en raison de son incroyable terrasse, de sa déco vraiment fun et des célébrités que l’on peut aisément côtoyer : Dua Lipa, Nawell Madani, Vincent Lacoste, Orelsan, Romain Duris, Romain Gavras, l’artiste JR, Gaspard Augé de Justice, Polo de Polo & Pan, le producteur Hugo Selignac, les journalistes hyper hype Louis Pisano et Pascal K Douglas, les actrices Fancy Alexandersson et Donie Eden, la scénariste-réalisatrice-DJ Naïla ou encore le DJ montant Charlie Sparks. On regrette néanmoins à chaque fois sa faune (pas forcément jeune mais) faussement guindée que le Silencio semble attirer et qui ne danse pas, ne rigole pas, ne s’éclate pas et se contente de poser…
9. Le Petit Majestic
Souvent présenté à tort comme « un repère de blogueurs cinéphiles qui n’entrent pas aux soirées sur la plage« , le Petit Majestic peut attirer des milliers de personnes les grands soirs. Mais peu importe que sa devanture ne paye pas de mine et qu’en journée les moins connaisseurs le prennent pour un simple bar PMU. Cette année encore, c’était le lieu idéal pour prendre un verre entre copains, refaire le monde (du cinéma) en bloquant gentiment la voie publique et se mêler à la population locale — particulièrement alcoolisée mais toujours de bonne composition. Plus encore, le Petit Majestic est l’un des lieux les plus ouverts qui soit. Allez-y comme vous êtes, vous y serez toujours reçus chaleureusement. Et ça, ça en dit long à Cannes !
8. Welcome Party (plage du Majestic)
On n’a pas pour habitude d’en attendre beaucoup des fêtes d’ouverture, souvent organisées pour faire un état des lieux de qui est déjà sur place, et donc de qui fera les premiers papiers intéressants dès le lendemain. Néanmoins, on n’avait que peu de raisons de ne pas passer une tête par la Welcome Party par le Festival organisée sur la plage du Majestic. L’occasion d’y croiser du beau monde et surtout, de se mettre une bonne fois pour toutes dans l’ambiance de cette 76e édition. L’équation « beaucoup à manger / peu à boire » a paradoxalement laissé beaucoup d’entre nous sur leur faim… Mais au moins, des pastas aux petites pizzas en passant par les mini-cornets de glace, c’était un savoureux lancement.
7. Soirée Underground par Malavida (ponton du O’Key Beach / au Vieux-Port)
Comme chaque année, Malavida (ou l’équipe d’éditeurs-distributeurs la plus chouette de cette quinzaine) organisait une soirée l’honneur d’un film marquant de l’histoire du festival et dont c’était l’occasion de fêter la ressortie. A l’origine sur le ponton du O’Key Beach, la soirée était l’occasion de retrouver moult copains dont la présence à Cannes était inconnue jusque-là. Après des retrouvailles célébrées à coups de Margaritas et de Kalachnikov (d’ailleurs merci Campari ! again), la fête s’est gentiment déplacée sur la plage, pour mieux durer jusqu’au petit matin. Si vous cherchiez à vous offrir un bain de minuit en toute discrétion, c’était ainsi the place to be. Musique aléatoire sur une enceinte portable, cocktails faits soi-même, Malavida nous a encore proposé une soirée camp comme on les aime. Zéro chichi zéro blabla, nous étions tous là pour passer un agréable moment.
6. Le « nouveau » Vertigo (club Le Divan)
Suite à la vente de l’immeuble où se trouvait jusque-là le Vertigo, Franck Finance-Madureira, le fondateur de ce lieu (et président-fondateur de la Queen Palm) a trouvé refuge à deux pas de notre ancien QG archi queer de fin de soirée. Après le 7 rue Rouguière, c’est désormais au 3 rue Rouguière qu’il fallait être à partir de 1h pour faire la fête jusqu’à en perdre souffle et dignité. Grâce à la présence de DJ émergents tels que La Chocha et de son traditionnel show drag à 2h15, le Vertigo continue de rassembler en nous gardant joyeusement collés serrés. Seul petit bémol : la mainstream-isation des drag queens a transformé cet incontournable club gay en un club branché pour hétéros curieux et friendly. Ce que l’on gagne quelque part, on le perd ailleurs…
5. Cocktail de Wallonie Bruxelles Images (plage du Majestic)
Les Belges savent faire la fête, ça on ne peut pas le nier ! Après avoir oublié de nous y rendre l’an dernier, nous avons décidé de réparer notre erreur en arrivant tôt à ce cocktail qui n’est certes pas une soirée mais dont les invités avaient tout d’une « fucking great guest-list« . Des équipes des films belges sélectionnés, aux attachées de presse francophones les plus fun qui existent en passant par d’anciens étudiants de l’Institut des Arts de Diffusion, c’était le lieu idéal pour s’enivrer de vin (blanc, rouge, rosé) La Coste tout en réseautant. De quoi nous laisser titubant sur la Croisette… au point d’aller nous enfiler un McDo pour limiter la casse avant le reste des festivités.
4. L’inauguration de la plage Magnum
Depuis 10 ans maintenant, la plage Magnum fait vivre la nuit cannoise avec ses événements liés à des films sélectionnés. Ama Gloria de Marie Amachoukeli, Simple comme Sylvain de Monia Chokri, Vincent doit mourir de Stephan Castang, May December de Todd Haynes, Le Livre des solutions de Michel Gondry, L’Amour et les Forêts de Valérie Donzelli ont ainsi eu droit à une soirée dédiée. Et c’est dans le faux club recrée sur ladite plage Magnum, avec sa structure blanche et ses néons délirants, que Memento, distributeur de Simple comme Sylvain mais aussi des Herbes sèches, a choisi de poser ses valises pour fêter notamment ses 20 ans d’existence. L’occasion de croiser la crème du cinéma français, de savourer des glaces ultra-caloriques, de goûter à de délicieux cocktails, tout en s’ambiançant sur les tubes de Jain… C’était parfait, même si à l’arrivée du DJ, il est vite devenu difficile de vraiment danser tant la foule était compacte !
3. Soirée de Clôture de la Queer Palm (plage du 3.14)
Après le rooftop du 3.14 et le Silencio, la Queer Palm mettait cette année le cap sur la plage du 3.14 et force est de reconnaître que c’était un choix extrêmement judicieux. Avec son photographe à l’entrée, sa guest-list claire et précise, sa plage à taille humaine, ses luminaires créant une ambiance joliment sulfureuse et ses nombreux transats, on s’y sentait comme à la maison. Nombreux sont ceux qui ont râlé à cause du bar payant mais les cocktails proposés par Le Perchoir (tous en lien avec des films sélectionnés) était un régal. On a d’ailleurs adoré l’Asteroid Smash et sa liqueur de melon mais c’est le G’Vine Mule et son jus de citron qui n’ont pas manqué de nous mettre des papillons dans le ventre ! Avec son John Cameron Mitchell président du jury et en très grand forme, son Hirokazu Kore-eda ému aux larmes en remportant la Queer Palm pour Monster et son Nans Laborde-Jourdà canon dans son top transparent avant d’être sacré pour le court-métrage Boléro, c’était une soirée paradoxalement apaisante avec son air de fin de Festival… Mais si vous étiez à la recherche de jolis garçons partants pour tout, toute la nuit, c’était là qu’il fallait être.
2. Soirée de Clôture de la Quinzaine des Cinéastes
Cette année encore, la plage de la Quinzaine a séduit. A l’instar de sa soirée de clôture où il était parfois compliqué de bien se repérer. La faute à des stroboscopes surpuissants, aveuglant même les plus physionomistes d’entre nous. Mais l’on ne cesse d’aimer la qualité de l’accueil et les multiples bars : un pour « tout », un pour les boissons à base de gin, un autre spécialiste des bières et un dernier que l’on n’a jamais eu le temps d’inspecter. Qui plus est, ce n’est pas à chaque fête que vous pouvez groover en toute impunité avec Quentin Tarantino ! L’immensité de la tente et de la plage facilitait la création de petits groupes de discussion où un joint finit toujours par être partagé. Et on a rarement vu un lieu aussi propice aux amours clandestines… Et c’est ce qui fait le charme des Soirées de Clôture de la Quinzaine : avant que le DJ ne nous en mette plein les yeux et les oreilles, on a toujours tendance à y voir là une fête pour adultes sérieux et bien élevés. C’est tellement mal nous connaître…
1. Soirée de Clôture de la Semaine de la Critique (villa Rothschild)
Cette année encore, impossible d’être déçus ! La fête était de retour à la Médiathèque Noailles, communément appelée la Villa Rothschild, pour notre plus grand bonheur tant ce lieu est unique et magnifique. Avec son somptueux portail, ses allées en gravier et son immense pelouse, impossible de ne pas trouver un coin pour papoter en toute tranquillité ou se déhancher à deux collés-serrés. Grâce au DJ set de The Penelopes, nous avons dansé jusque 2h du matin (on sait, c’est toujours trop court) sur la meilleure playlist qui soit. Et on pèse nos mots ! Se sont ainsi enchaînés pour le plaisir de toutes les générations des titres de Rihanna, Kanye West, Beyoncé, Jay-Z, Madonna, Eminem, Whitney Houston, MGMT, Kesha, Soulja Boy, Justice… Ce festival de tubes en fera encore une fois l’année prochaine la soirée la plus importante et la plus justement courue. (Les autres organisateurs devraient se rappeler que non, tout le monde n’était pas né en 1979…) Avec ses bières haut de gamme, ses Moscow Mule on point et ses Gin Tonic comme s’il en pleuvait, on ne savait plus quoi faire de notre chapeau de cow-boy, relique offerte aux plus distingués d’entre nous !