Il faut surveiller Charlotte Wells de près. Cette cinéaste écossaise a tout d’une grande. Avec son premier long métrage, Aftersun, présenté à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2022, elle signe une chronique suave et délicate, bouleversante et envoûtante. Une œuvre splendide de sensibilité sur la relation
Auteur/autrice : Citizen Kane
La critique sert-elle encore à quelque chose ?
La question se pose régulièrement. Elle est encore plus vive en constatant les goûts de plus en plus uniformes d’un public baigné dans le marketing et les algorithmes des réseaux sociaux. Elle est d’autant plus pertinente quand on continue de quantifier en étoiles ou en notes la qualité d’un film,
Cate Blanchett, magistrale, mène Tár à la baguette
Todd Field est rare. Après une absence de 17 ans derrière la caméra, il revient avec Tár, faux film biographique qui sonde les tourments de notre époque à travers le portrait d’une maestro (elle refuse le féminin) mondialement connue. Des sommets de la gloire à sa déchéance. Mais si la
Tel Aviv – Beyrouth : Pietàs et pitas
Michale Boganim, cinéaste plusieurs fois primée pour ses documentaires comme pour son premier film, La terre outragée, associe ces deux formats pour une fiction tirée de faits réels. Tel Aviv – Beyrouth raconte l’histoire sur une vingtaine d’années de deux femmes : une française installée en Israël, à proximité de
Interdit aux chiens et aux italiens : chronique d’une vie pas si douce, mais si belle
C’est peut-être le meilleur film d’animation vu depuis longtemps. Alain Ughetto signe avec Interdit aux chiens et aux italiens une œuvre aussi sincère que divertissante autour d’immigrés du Piedmont (nord de l’Italie) venus chercher du travail en France au début du XXe siècle. Et comme tous les exodes et migrations,
Gina Lollobrigida, la diva italienne atemporelle
Gina Lollobrigida s’est éteinte à l’âge vénérable de 95 ans. Elle a sans doute été oubliée, ne tournant quasiment plus depuis cinquante ans. Et pour ceux qui ont la mémoire des images, elle reste éternellement cette sublime romaine brune, pétillante, vindicative, et voluptueuse (les cinéastes masculins n’avaient d’yeux que pour
Damien Chazelle réussit sa virée infernale dans une mythique Babylon
Le chemin vers le succès est une course d’obstacles. Pour ne pas dire une série d’épreuves. Que ce soit avec Whiplash, La La Land ou First Man, le cinéaste Damien Chazelle aime autant le rêve à atteindre que les défis à relever pour y parvenir. Babylon ne fait pas exception.
Ghost Therapy, un drôle de couple en cavale
Si Ghost Therapy, avec son micro budget, est contraint formellement, il ne l’est pas dans sa narration. Cette singularité se traduit dans sa tonalité si particulière. Le film est à la fois bricolé et maîtrisé, réaliste et surnaturel, psychologique et cocasse. On n’en attendait pas autant de cette histoire de
Les Banshees d’Inisherin : la déraison à l’état pur
Il y a un fond d’air inquiétant, et même un fond d’Eire troublant. Les Banshees d’Inisherin, le nouveau film de Martin McDonagh, prolonge à la fois son exploration de la folie humaine (qui mène souvent à la vengeance) de Bons baisers de Bruges, Seven Psychopaths et Three Billboards Outside Ebbing,
Glass Onion : un cocktail bien frais, bien frappé
On a découvert le détective privé Benoît Blanc dans À couteaux tirés (Knives out) il y a trois ans. Non sans délice. Ana de Armas s’y révélait époustouflante dans ce « cluedo » à huis-clos, véritable jeu de massacre familial où cynisme, lutte des classes et cupidité faisaient mauvais ménage. En poursuivant